L’hodophobie, la peur exagérée des voyages, est encore éprouvée aujourd’hui par certains de nos contemporains. Mais il y a 2000 ans, si les déplacements sur les routes procuraient quelques agréments, nombreux étaient les périls qui menaçaient le voyageur. À tel point que pour s’en prémunir, toute une série de précautions et de rites était mis en œuvre avant et pendant le voyage.

Emphatique, criarde, trop de trompettes et de tambours, jugeait Clara Schumann. "Très inférieur à Berlioz", laissait tomber Hanslick. Le premier poème symphonique, l'inspiration lamartinienne ? même pas. En 1953, un fracassant article d'Emile Haraszti, dans la "Revue de musicologie", balayait d'un revers de main ces "Préludes de Liszt qui n'ont aucun rapport avec Lamartine" : l'oeuvre ne serait qu'une Ouverture recyclée, une resucée de fonds de tiroirs. Bref, "le plus joué et le moins intéressant des poèmes symphoniques de Liszt", tranchait en juillet 1985 notre confrère de "Gramophone".

Dans les caisses d'un brocanteur cinéphile, Agnès Varda fouille parmi des fiches de films. Certains ont été réalisés par Jacques Demy. Il y a aussi "Documenteur", qu'elle a tourné trente-six ans plus tôt. Cette scène des "Plages d'Agnès" (2008) résume le constat que fait Agnès Varda sur le cinéma en général, et le sien en particulier : les films du passé, qu'on a faits ou aimés, se transforment toujours. En DVD, en fiches techniques pour collectionneurs. Ou en souvenirs : depuis plus de dix ans, la cinéaste chine dans sa propre mémoire pour faire de ses souvenirs un édifice.

Il y a toujours un moment où le Festival atteint un point culminant et semble comme se renverser sur lui-même. En réalité cela n'a pas toujours lieu-et si cela n'a pas lieu, c'est que le Festival en un sens n'a pas lieu et reste dans les limbes, comme non effectué. C'est ce point-pivot qu'on attend en descendant sur la Croisette, celui à partir duquel on sort apaisé et on se dit qu'on pourrait rentrer à Paris, parce qu'on a vu. Vu quoi ?