Gêne, embarras, malaise : pour les comédies françaises de 2020, la honte est sans doute la chose du monde néolibéral la mieux partagée.

Dans ses mémoires, ("Roman par Polanski", Paris, Robert Laffont, 1984), évoquant un tournage qui se passe assez mal pour lui, Roman Polanski a cette phrase qui mérite peut-être qu'on s'y arrête quelques minutes et qu'on la développe, car elle établit une sorte de loi ou de principe qu'il nous faut tenter de vérifier : "Il ne faut jamais attendre longtemps, pendant un tournage, quel qu'il soit, avant que l'atmosphère hors plateau ne se mette à refléter celle de l'intrigue même".

Qu'ils passent par la séduction ou par la pression, nous sommes tous soumis quotidiennement à des jeux d'influence. La manipulation commence lorsque nous n'en avons plus conscience.

A l'occasion de la reprise en salles de "Monsieur Ripois", Denitza Bantcheva analyse pour "Positif" le personnage d'André Ripois, incarné par Gérard Philippe sous la direction de René Clément.

On pensait l'avoir lue de près et la comprendre mieux que personne mais, vers la fin de la conversation, on a eu le malheur de lâcher le mot « féroce » : « Je ne vois aucune férocité dans ce que j'écris, s'insurge poliment Yasmina Reza. J'ai toujours eu la plus grande empathie avec mes personnages, je me reconnais entièrement en eux, simplement je ne cherche pas à les édulcorer ou à les adoucir. Je lis le mot "féroce" depuis que j'écris ; "ce regard féroce... " Je ne vois pas à quoi ça correspond. »

Coincés sur un radeau à la dérive pendant des semaines ou des mois, sans certitude d'être secourus, les naufragés parviennent à survivre grâce à d'astucieuses stratégies psychologiques... Très inspirantes en ces temps de pandémie.

Dans le cadre de relations d'aide complexes, la confrontation du soignant à la souffrance du patient peut conduire à l'apparition de traumatismes tels que l'usure par compassion et le traumatisme vicariant. Lors de l'exposition prolongée et répétée à une situation de soins, le soignant peut être contaminé par la violence des affects que lui renvoie le patient. Il est alors nécessaire d'élaborer des stratégies pour contrer le phénomène et y faire face.