L'oeuvre de vieillesse sadienne est-elle une autocensure d'un homme de lettres désireux de se faire publier ? Une autodérision ? Le point d'orgue d'une oeuvre hors du commun ou une chute irrémédiable dans le conventionnel ? Sade est-il vraiment aussi moderne qu'on a souvent voulu le rendre ? Par une lecture approfondie des romans historiques du marquis de Sade, la présente étude tente de répondre à ces questions. S'y dessine non pas un Sade éminemment moderne, minant les névroses de l'esprit bourgeois régnant, mais, au contraire, un auteur pris dans les engrenages du statut de l'homme de lettres en pleine évolution entre l'Ancien Régime et l'Empire, dans cet imaginaire caractéristique du tournant des Lumières.