L'histoire d'un Belge d'origine jordanienne qui entraîne le lecteur de la chaleur de son pays d'origine à la grisaille de la Flandre, et révèle peu à peu son identité et sa philosophie de vie. (Electre)

En grande difficulté financière, Brahim et ses deux enfants sont secourus par un homme étrange qui leur cède sa masure située à la lisière du cimetière contre un loyer spirituel : ils doivent s'acquitter d'une prière quotidienne.

Ici commence le monde et ici il finit, là où sont l'eau, le bleu, Alexandrie et les filles de Bahari. Je voudrais me lever, rajeunir et voir ce qui est au dehors de la chambreoù je vais bientôt mourir ; ce sera peut-être mon dernierregard sur les lignes et les couleurs. Je suis las de la couleur blanche, la couleur imparfaite qui domine la chambre, les draps, le coton et les blouses des infirmières et des médecins, hommes et femmes. Je voudrais un bleu éternel... Un bleud'extérieur... dans le ciel, la mer et le tram d'Alexandrie, mais je suis interdit de quitter le blanc. Je ne supporte plus le blanc.

Ce roman, mêlant étroitement fiction et faits historiques, retrace à grands traits la vie humble et misérable de tout un peuple dépossédé de ses terres et transformé en un sous-prolétariat disponible à tout moment. C'est sur ces terres de la Mitidja, cet océan de verdure, que l'on retrouve d'un côté le casque du colon, et de l'autre la chéchia du khammès à travers ces milliers de paysans algériens survivant dans un univers d'opulence pour les uns et de regards affamés pour les autres. Khalida, l'héroïne de cette histoire, va suivre un itinéraire tumultueux fait de sacrifices, de déchirements, de larmes et de révoltes pour briser ses liens traditionnels et s'émanciper.