Un jeune Tchadien retourne chez lui après avoir été infidèle à sa femme dont il espère la clémence. En visite dans le village de ses ancêtres, il se trouve confronté à l'arrivée très officielle d'un colonel de l'armée tchadienne. Les villageois l'identifient très vite comme le médiateur de cette visite inespérée pour les sortir de leur isolement.

Témoignage sur l'expérience depuis dix ans à Paris de groupes Balint menée par un éducateur de rue et des psychiatres, rattachés à l'hôpital de Maison-Blanche, auprès d'enseignants se sentant en difficulté dans leur pratique professionnelle et leurs relations avec leurs élèves.

Bilan politique, économique, social et culturel de la Russie en 2007 à quelques mois de l'élection du successeur de Vladimir Poutine en mars 2008. La correspondante de Libération à Moscou enquête sur la fraction de la population russe qui profite du statut de grande puissance de la Russie, qui s'enrichit et s'ouvre au monde, ainsi que sur les raisons du soutien populaire à Vladimir Poutine.

L'auteur dévoile les procédés des grands groupes pharmaceutiques pour doper les ventes de médicaments : imposer la baisse arbitraire des taux de cholestérol, surmédicaliser les femmes, enfants, personnes âgées, etc. Une multitude d'exemples et de révélations dans un document précis et engagé.

Le 3 janvier 1960, Albert Camus quitte sa maison de Lourmarin pour rejoindre la capitale. Alors qu'il avait décidé de prendre le train, son éditeur Michel Gallimard réussit à le convaincre de faire la route en voiture. Ce voyage est pénible pour Camus, qui a des difficultés à écrire et se demande s'il sera jamais capable de mener à terme Le Premier Homme. Célèbre, riche, en pleine force de l'âge (quarante-sept ans), il devrait être comblé. Mais il est préoccupé par la guerre d'Algérie, dont il ne voit pas l'issue. Très marqué par la polémique qui a suivi la publication de L'Homme révolté et le prix Nobel de littérature, il doute, au point de vouloir abandonner l'écriture. Au cours du voyage, Albert Camus renoue avec les souvenirs de sa vie, notamment à Alger. Jusqu'au moment où, dans une ligne droite, la voiture de Gallimard quitte la route. Camus est tué sur le coup. Dans sa sacoche, on retrouve le manuscrit inachevé du Premier Homme, un horoscope lui prédisant de belles créations, quelques photos, et un billet de train inutilisé.

A partir d'un entretien accordé à des étudiants de l'Ecole nationale supérieure des arts et techniques du théâtre, A. Mnouchkine fait part de sa conception de la mise en scène, autour de sa compagnie le Théâtre du soleil, et évoque deux créations, Le dernier caravansérail et Les éphémères.

L'exposition rassemble pour la première fois quinze chefs-d'oeuvre du maître luthier de Crémone : violons, altos, violoncelles venus du monde entier (Londres, Oslo, Tokyo, Taiwan, etc.). La description de ces pièces uniques rend compte des correspondances étroites au XVIIIe siècle entre les formes produites par le luthier et celles du peintre, du sculpteur et de l'ébéniste.

Dix ans après la chute du pouvoir communiste et à la veille des élections en Roumanie, Emilia, jeune retraitée, reçoit un appel de sa fille émigrée au Canada qui l'incite à ne pas voter communiste. Emilia se souvient de sa jeunesse sous Ceausescu et tente de comprendre ce qui la rend nostalgique de ce régime totalitaire.

Dans un magnifique palais, au lieu du garçon attendu, c'est une fille qui naît, Sofia. Celle-ci scandalise, car elle aime jouer avec son sexe et jouit à volonté. Elle est excisée, reniée et expulsée. Devenue Sofia Douleur, elle cherche à retrouver son intégrité, sa féminité et le plaisir, et va croiser des personnages fantasmatiques.

Un étudiant de la faculté d'Aix-en-Provence, revenu en Corse pour les vacances, classe pour le compte d'une bibliothèque les archives de la famille de Petri, riche famille aristocrate déchue suite à ses rapports avec l'occupant italien. Rapidement, certains se pressent auprès de lui afin de lui présenter leur version de l'histoire locale et ainsi protéger leurs intérêts.

Obsédée par la vision d'un homme qui pleurait appuyé contre un mur en un dimanche d'avril, Esther, née muette, s'emploie à le retrouver pour connaître la raison de ses larmes.

Un couple se sépare à cause du chômage et de l'endettement endémique du mari. Celui-ci, après le partage des biens et une procédure de saisie, n'a plus rien, sauf un livre duquel sort Shrink, un personnage microscopique qui devient sa référence, son double, son autre moi.

César Gonzâles Ruano, correspondant de presse espagnol, quitte Berlin en 1940. Pourquoi décide-t-il de s'installer à Paris où, prétend-il, il se sent libre malgré l'Occupation ? Où trouve-t-il l'argent pour vivre la luxueuse vie nocturne de Montparnasse et disposer de quatre appartements, sinon dans les biens achetés ou volés aux Juifs ? Pourquoi, protégé par le très nazi ambassadeur d'Espagne à Berlin, est-il arrêté par la Gestapo ? Et comment expliquer qu'on trouve alors sur lui non seulement un gros diamant et des dollars, mais aussi un passeport vierge signé par Porfirio Rubirosa, l'ambassadeur play-boy de la République dominicaine ? Avec le talent qu'on lui connaît pour évoquer les époques troublées et les zones d'ombre propres aux hommes qui y ont trempé, José Carlos Llop reconstruit l'itinéraire d'un dandy qui se vit comme un personnage de roman et refuse de juger ses actes autrement qu'à l'aune d'une esthétique nihiliste.

Il suffit parfois d'une seule journée pour que le patient échafaudage d'une vie vacille sur ses bases, d'un changement de décor pour que le sens d'une existence tranquille passe à la question. D'un dernier verre de trop pour que l'équilibre du monde bascule. En voyage d'affaires à Hiroshima, un Nord-Irlandais de Belfast rencontre un "compatriote" écrivain, icône en perte de vitesse, de passage pour un séminaire littéraire. Se noue alors, en vingt-quatre heures, une amitié ouvertement récalcitrante, mélange de solidarité réflexe et de franche antipathie, de curiosité mutuelle et de déplaisir partagé. Hiroshima, à l'ombre du musée de la Bombe, où le voyage intérieur est renvoyé au pied de la tragédie universelle. Où la société de consommation et l'art de transformer l'histoire en produit de tourisme mettent en perspective les étourdissements de la conscience. Où le commerce de la mémoire se heurte au besoin de silence. Où se tutoient aussi les expériences intimes de la violence (guérilla civile contre conflit mondial, bombes artisanales contre sabres séculaires), toujours à deux doigts de l'étincelle. Plongeant le lecteur comme il cueille ses personnages dans ce no man's land temporel et géographique qui sépare la fin du séjour légitime du départ, dans la fugitive familiarité d'une ville étrangère à peine arpentée, Glenn Patterson nous entraîne, comme un barman soûlerait un client solitaire, au coeur du fameux choc des cultures ici démystifié par l'ironie du sort. Son Troisième Acte, version noire et implacable d'un Lost in Translation sans filtre, est la chronique mélancolique et drôle d'une chute libre. Tranquillement vertigineux.

Cinq Albertine, le même personnages à 30, 40, 50, 60 et 70 ans, se parlent et évoquent le canevas de leur vie et leur conception du monde, leurs rêves, leurs déceptions, leurs malheurs... Face à elles, une seule Madeleine, la soeur d'Albertine, qui ne connaît qu'un petit bonheur médiocre, mais est toujours là, imperturbable et stable.

De la fin du XIXe siècle à la fin du XXe, le récit entrelacé des vies de personnages dont les visages ont surgi du fond d'un tiroir, sur des photos jaunies. Faux secrets et vrais aveux d'une famille qui se réunit dans les chambres obscures d'une grande maison de Blois, et qui se révèle peu à peu.

Sur la place d'un village corse, Stéphane Campana, jeune nationaliste ardent, vient de se faire tuer. Pour expliquer ce qui semble être un règlement de comptes, le roman remonte dans le temps et reconstitue le parcours de Stéphane et de son entourage dont Khaled et Hayet, frère et soeur marocains, venus s'installer en Corse à la recherche d'une vie meilleure mais victimes de racisme.

Gabriel est asperger. Ses parents se battent depuis toujours pour comprendre ce qui lui arrive, mettre un nom sur son étrange pathologie, pour apprendre à protéger ce petit garçon souvent terrorisé, souvent décourageant, pour l'accompagner dans ses difficultés quotidiennes. Mais en France, l'école, la psychiatrie et la psychanalyse ne sont pas tendres avec les parents d'enfants autistes.

Dans un pays arabe anonyme, une femme européenne, seule avec son fils qu'elle tente de protéger d'une société de refoulements sexuels et d'interdits, ressasse son aigreur envers Hatem, son époux, toujours parti en Europe et qui la trompe certainement. Les semaines passent, la jeune femme devient folle de solitude dans l'univers carcéral de sa maison menacée de démolition...

A Manaus, deux familles voient leur sort mêlé par l'amitié des deux jeunes garçons, Lavo, orphelin élevé par sa tante couturière et son oncle bohème, qui travaille dur pour devenir avocat, et Mundo, fils d'un riche propriétaire terrien, qui lutte contre un père qui méprise ses talents artistiques et réprime tous ses rêves.

A Eureka, Californie, dix personnes de tous âges, confessions, couleurs de peau ou appartenances ethniques, se trouvent brusquement confrontées, séparément, en divers lieux et à divers moments, à l'apparition suivie de l'immédiate disparition d'un certain Leon Meed, sculpteur septuagénaire porté disparu. Leurs existences vont s'en trouver modifiées et liées... Premier roman.

Jonquille, une jeune fille qui n'a peur de rien, est embauchée en tant que stagiaire dans une agence de marketing tenue par un frère et une soeur. Entre ces deux êtres hors du commun, Jonquille devient le trait d'union, le garant de l'équilibre de l'agence.

Haarlem, janvier 1945. La famille Steenwijk trouve sur le pas de sa porte le cadavre d'un policier collaborateur exécuté. En quelques minutes, Anton, douze ans, voit s'effondrer son univers : on brûle sa maison, tandis qu'un peu plus loin ses parents et son frère aîné sont abattus. Sa vie sera marquée par ce drame.

Des tabous anciens (inceste, meurtre, anathème, cannibalisme...) aux tabous contemporains (vieillesse, discrimination, clonage...), les interdits structurent la vie familiale et sociale des peuples. Reflets des peurs et des croyances, ils varient aussi selon les sociétés et fonctionnent à la fois comme contraintes et comme gages de liberté.

Takashi Aoki, jeune cadre de 29 ans, travaille pour Goshima, compagnie spécialisée dans l'import-export à Tokyo et fréquente en secret Yûko Tanase, la réceptionniste. Celle-ci lui fait part de son désir de quitter le japon pour un pays francophone. Lorsqu'il apprend qu'il est muté sur Paris, il pense que la chance leur sourit. Mais le fils du président de la banque de Goshima aime aussi Yûko.

L'auteur met en lumière la personnalité énigmatique de De Gaulle et le lien entre sa vie et le contexte historique mouvementé. Il dresse ainsi le portrait d'une figure incontournable de l'histoire de France, dont certaines actions restent légendaires.

Herma Warner, devenue une vieille dame, raconte sa jeunesse passée aux Indes néerlandaises, et son amitié pour Dée, issue comme elle de la grande bourgeoisie, mais qui devint plus tard, sous le nom de Mila Wychinska, une militante nationaliste en guerre contre le pouvoir colonial.