Boogie sans fin. Au moins, personne ne pourra reprocher à ce groupe de disgracieux trolls new-yorkais de ne pas annoncer la couleur. Paul "Top Dollar" Major, la soixantaine passée, leader à longue crinière et au visage sérieusement buriné, se contrefout de la modernité. Son rock, il l'aime comme on le pratiquait sur les obscurs disques de heavy défoncé et de stoner néandertalien du début des seventies qui l'obsèdent depuis toujours. Au point qu'il s'est mis à en jouer lui-même sur le tard. Un riff lourd, répétitif, vite hypnotique, un chant rappelant le Captain Beefheart bluesy des débuts et des joutes de guitares à n'en plus finir : ainsi se présente, peu ou prou, chaque morceau d'Endless Boogie qui s'étire généralement sur plus de dix minutes. (Electre)

Les membres d'Endless Boogie n'auraient jamais pensé arriver jusque là. En 2005, cela faisait déjà six ans qu'ils jouaient ensemble quand Slint (groupe de la fin des années 80, pionnier du post-rock) les a contacté pour qu'ils montent sur la scène du festival britannique Tomorrow's Parties. Jusqu'alors, ils s'étaient satisfait de répéter une fois par semaine, et de jouer dans quelques petites salles new-yorkaises. Réalisant qu'ils devraient avoir quelque chose à vendre lors de ce festival - leur première date internationale - les deux membres décidèrent de compiler quelques morceaux, enregistrés pendant leurs séances de répétition et de les faire presser : l'histoire d'Endless Boogie venait officiellement de commencer.

Le quatuor new-yorkais, emmené par Jesper Eklow (The Governor) et Paul Major (Dollar Top - grand collectionneur de vinyls de musique psychédélique) propose ce troisième album sur le label No Quarter. Alors qu'ils restent relativement rares et discrets, la presse ne tarit pas d'éloges et de comparaisons flamboyantes pour présenter le groupe tant leurs albums et leurs performances live suscitent un engouement quasi-mystique.

Ils ont fait sensation dans la presse anglaise en 2008 avec leur premier album, Focus level : 79 minutes de rock/blues psychédélique intenses. Les revoici toujours aussi influencés par le Velvet, Blue Cheer, Canned Heat et Hendrix.