Ce deuxième album à la tonalité introspective s'appelle Phantômaton et on en déduira vite l'idée d'instantanés, de collages, de photos miniatures. Ici, les chansons s'enferment dans un tête-à-tête avec les fantômes. Si l'on a souvent rapproché Palatine à Timber Timbre, on l'associe d'autant plus à James Blake sur ce nouvel opus. Guitares, basse et batterie se tiennent en respect, se pliant à l'arbitrage nouveau des synthés modulaires.Souvent à califourchon entre les deux langues, Palatine donne cette fois-ci la part belle au français sur l'anglais. Hanté peut-être ce Phantômaton, mais sacrément tentant.

Chantre de la pop électronique en français, Octave Noire revient pour un 3ème album !Octave Noire carbure toujours autant à la mélancolie depuis « Neon » en 2017 et « Monolithe » en 2020, mais il dit cette fois-ci s'être davantage concentré sur les chansons quitte à s'éloigner un peu de l'électronique omniprésente. Pour « Les airs digitaux », titre inspiré par le dernier séjour dans l'espace de Thomas Pesquet, le chanteur entend les Etoiles scintiller en musique, une image qui colle bien à cet album beaucoup plus personnelque les précédents. Et ce sont bien les graves de son parlé-chanté onctueux qui nous guident à travers les onze titres de cette nouvelle constellation. « Les Airs digitaux » navigue entre fulgurances, intensité et moments de légèreté. Octave Noire déroule ici toutes les facettes d'un musicien toujours sensible. Un album plus dansant, plus lumineux, parfois plus léger, mais où l'on sent toujours l'inquiétude de l'époque et les interrogations existentielles d'un artiste qui a su trouver sa voie et se délester de la pudeur de ses débuts, sans perdre en charme.

En musique, le dièse élève une note d'un demi-ton. Une petite hauteur supplémentaire qui fait toute la différence. C'est ce que Dièse s'efforce de faire dans sa musique : apporter sa touche, sa singularité pour changer la donne, et élever son premier album à la hauteur des espérances placées en lui. Natif de Yaoundé (Cameroun), c'est en Bretagne qu'il a grandit et étudié. Rappeur, chanteur, auteur, ambianceur, le talent résonne déjà de plusieurs voix alors qu'il n'a que 17 ans. Après une tournée des festivals réussie et 3 singles qui ont conquis son jeune public, le prodige propose un opus d'une surprenante maturité, à la fois très dense dans l'écriture et percutant dans le rythme.

Homme-machine pour Etienne Daho, réalisateur de disque (Calypso Valois), le touche à tout Yan Wagner revient avec Couleur chaos. Après deux albums chantés en anglais, dont Forty Eight Hours (2012) produit par Arnaud Rebotini et où il duettisait avec Etienne Daho (encore lui), le franco-américain se posait régulièrement la question de chanter en français, le temps aura fini par le convaincre. Cet amoureux des claviers et des eighties se rappelle ici ses premières étreintes pour George Clinton, Bootsy Collins et Funkadelic. Il teinte certains morceaux d'éclairs funk noirs et blancs, règle la température aléatoire des synthés, injecte ici et là des éléments G-funk. Il y a enfin des chansons sur le malentendu (Fais comme si) et l'amnésie amoureuse (Souvenir détail), un clin d'oeil à John Fante (Demande à la poussière), du groove latent (Take it all), une percée sexuelle et de la new-wave tendance caribéenne (Parfum), et même un générique de fin à l'indolence scintillante (Dernière fête). Couleur chaos donc, pour oublier le désordre du dehors.