Cornelius Castoriadis (1922-1997) est arrivé en France en 1945, après des études de philosophie, d'économie et de droit à Athènes. Cofondateur et animateur du groupe et de la revue Socialisme ou Barbarie (1949-1965), ses écrits de cette période ont été réédités dans la collection " 10/18 " (1974-1979). Economiste à l'OCDE (1948-1970), directeur d'études à l'EHESS (1980-1995), psychanalyste (1973-1997), il a aussi publié au Seuil L'Institution imaginaire de la société (1975), ainsi que six volumes (dont un posthume) des Carrefours du labyrinthe (1979-1999). Ses séminaires de l'EHESS sont en cours de publication : Sur Le Politique de Platon (1999), Sujet et vérité dans le monde social-historique (2002), Ce qui fait la Grèce, 1. D'Homère à Héraclite (2004).

L'auteur livre une lecture des usages démocratiques : de l'Antiquité à l'ère des révolutions, de la troisième République à la révolution russe, de l'ère du fascisme à la chute du mur de Berlin, il interroge la démocratie, ses masques et ses dérives.

Il y a longtemps que la Préhistoire est entrée dans notre imaginaire collectif. Entre mythe et réalité, elle incarne un passé lointain, plus ou moins sauvage, parfois émouvant ou cruel, où l'homme est libre ou, au contraire, selon les récits, subit une nature à laquelle il appartient. Que savons-nous de ce temps, où des peuples de chasseurs nomades occupaient le monde sans partage? Souvent, son évocation cède à la caricature: on rassemble plusieurs centaines de milliers d'années, unifiant en un seul portrait des milliers d'hommes. Et l'on décrit ces premiers âges comme la lente gestation d'un monde, devant inéluctablement parvenir au nôtre. Rarement, la Préhistoire est abordée comme une période à part entière, mettant en scène des hommes et des sociétés complexes et largement différenciés. C'est cette voie inédite qui est ici privilégiée, au travers d'une interrogation centrée sur les sociétés d'Homo sapiens. En analysant l'avènement de l'art, la construction sociale de ces peuples ou encore leur relation à la nature qui les entoure, à la mort aussi, cet ouvrage tente de montrer que ce monde préhistorique, à la fois proche et lointain, participe pleinement aux réflexions que l'on peut mener sur la définition d'une société humaine.

Cette étude est consacrée au découpage et à l'organisation physique du roman dans la littérature française, que l'auteur baptise la disposition romanesque. Met l'accent sur la segmentation narrative, qui en s'offrant immédiatement au regard et en affichant sans réserve l'appareil qui la constitue, passe le plus souvent inaperçue.

Mémoires de F. Maspero qui se rappelle son enfance pendant la Seconde Guerre mondiale, son père déporté à Buchenwald, son frère résistant, et ses différents engagements tout au long de sa vie.

Sous la forme d'un abécédaire, l'évocation des lieux, des joueurs, des équipes ou des actions est un véritable voyage à travers la géographie, l'histoire et la technique du football.

Recueil d'entretiens avec P. Brook, revélant sa conception de la dramaturgie, de la mise en scène, son rapport au décor, aux costumes, aux acteurs, son dialogue avec les autres cultures.

Essai consacré à l'oeuvre de Genet, ses contradictions, ses positions, sa théâtralisation, ses souffrances, qui apporte une réponse aux polémiques sur son prétendu antisémitisme. Dominique Eddé tente de comprendre ce qui s'est passé en lui, notamment après la guerre, lorsqu'il écrit Pompes funèbres pour tenter d'expliquer sa position sur la question palestinienne.

Professeur à la Columbia University (New York), M. Lilla reprend l'histoire du débat qui opposa religion et politique durant près de quatre siècles en Occident et montre que la tentation théologico-politique qui semblait avoir été supplantée par la philosophie moderne avec Hobbes, Rousseau, Kant ou Hegel, est à nouveau à l'ordre du jour.

Sous l'Occupation, tous les Français n'ont pas collaboré ou attendu passivement la libération. Dès 1940, quelques citoyens ont forgé un instrument de lutte original: le mouvement de Résistance. Créé en 1940, "Défense de la France" entend, par la diffusion d'un journal, la fabrication de faux papiers ou la création de maquis, mobiliser les Français contre le nazisme. Mais cette stratégie classique ne doit pas voiler l'originalité d'une formation tour à tour maréchaliste, giraudiste puis gaulliste qui, aux lendemains de la guerre, tente, en lançant France-Soir et en essayant de fonder un parti de la Résistance, d'inscrire dans la cité les idéaux défendus pendant la clandestinité. Loin de se cantonner à la stricte étude d'un mouvement, l'ouvrage, résolument problématique, s'efforce de penser l'histoire de la Résistance française. Comment s'engage-t-on? Que faire? Quelle France bâtir à la Libération? Autant d'interrogations auxquelles cette étude cherche à répondre -tout en retraçant les relations complexes qui unirent de Gaulle et la Résistance intérieure.

F. Jullien pose la question de savoir si l'objectivité, la construction rationnelle de l'objet, n'aurait pas enseveli d'autres possibilités de cohérences qui pourraient resurgir dans la peinture moderne ou la poésie, et s'appuie dans son étude sur les arts de peindre de la Chine ancienne.

Ce récit construit sous la forme de tableaux successifs présentent les logiques de la révolution énergétique à travers le monde : les Etats-Unis restent les premiers consommateurs d'énergie au monde, le Canada, où a eu lieu l'une des dernières grandes ruées vers l'or noir, l'Allemagne, l'Espagne ou le Danemark, en avance dans la bataille pour les énergies propres, la Chine, etc.

Dans le cadre du centième anniversaire de la naissance de Jean-Louis Barrault, homme de théâtre mort en 1994, ses souvenirs sont publiés. Il y raconte ses réussites, ses difficultés et ses incertitudes.

Ce choix de lettres de l'écrivain autrichien retrace son parcours en même temps qu'il permet de suivre la genèse de ses grandes oeuvres : la jeunesse en Galicie et à Vienne, les débuts du jeune journaliste à Vienne puis à Berlin, la collaboration à la Frankfurter Zeitung et les reportages en Europe pour le compte de ce journal, l'exil français au lendemain de l'accession d'Hitler au pouvoir.

Contribution sur l'oeuvre de l'écrivain : de la question du modernisme, du post-modernisme et de l'influence de zen dans son oeuvre théâtrale à l'autofiction et à la musique de la langue dans son oeuvre romanesque, en passant par la réception de ses écrits dans différents pays d'Asie.

Réflexion sur les mécanismes de transformation des sociétés. Les modèles traditionnels de la sociologie sont étudiés et remis en question à partir de l'analyse des domaines de prédilection de l'auteur, l'école, les injustices, etc. La suite fait apparaître comment ils peuvent être dépassés : la sociologie doit se consacrer à l'étude de l'activité subjective des acteurs pour saisir la vie sociale.

T. Todorov évoque ici son évolution dans ce qu'il appelle la zone grise du socialisme réel (la Bulgarie), ses travaux en sémiotique littéraire, ses liens avec R. Barthes, G. Genette ou R. Jakobson, sa position anti-politique en mai 68, puis son intérêt pour l'histoire, la morale, la politique. Récit de son itinéraire et réflexion sur une vie et une oeuvre marquées par le refus des dogmatismes.

Marina Yaguello est linguiste, professeur émérite à l'université Paris 7. Elle a publié au Seuil de nombreux ouvrages sur le langage et les langues, dont Alice au pays du langage, Le Catalogue des idées reçues sur la langue, Petits Faits de langue, et a dirigé Le Grand Livre de la langue française.

Réunit des textes d'entretiens et de débats de C. Castoriadis (1922-1997) reflétant sa réflexion philosophique sur le monde de 1974 à 1997. Montre que certaines thématiques reviennent en leitmotiv tout au long de son oeuvre, notamment celles de l'avenir de la démocratie et son achèvement, ainsi que les droits individuels du citoyen.

Cet essai s'intéresse à ce qui circule dans les sociétés sous une autre forme que le modèle marchand. L'auteur montre que le mode de pensée dominant a acquis une sorte de droit d'exclusivité sur le sens des biens en circulation.

Cet essai va à l'encontre de la justification par le darwinisme des manifestations de la loi du plus fort que sont l'élitisme social, la domination de race, de classe ou de sexe, l'esclavagisme, etc. Il montre qu'en réalité, la civilisation, née de la sélection naturelle des instincts sociaux et de l'intelligence, promeut au contraire la protection des faibles à travers le droit et la morale.

La nature et sa biodiversité offrent les clés d'une économie plus efficace et plus humaine. R. Barbault, professeur en écologie, et J. Weber, économiste et anthropologue déclinent les arguments de l'importance des bases de la biosphère pour changer efficacement et pour sauver l'humain des dangers qui le menacent.