Une analyse des raisons profondes de la crise des représentations politiques traditionnelles et de ses résonnances mondiales. Les auteurs plaident en faveur de l'invention de formes de démocratie qui fassent échec à la toute-puissance du marché et à la monopolisation de la politique par les élites. Ils appellent les intellectuels à réinvestir le champ politique en sortant de leur rôle d'expert. ©Electre 2021

Depuis les années 1980, la hausse des inégalités économiques s'est accompagnée dans les pays démocratiques d'une poussée du nationalisme et des clivages identitaires. Les contributeurs examinent l'émergence des clivages socio-économiques et leur interaction avec ceux identitaires par l'étude des enquêtes électorales décryptant les liens entre vote et catégorie socio-professionnelle. ©Electre 2021

À l'école, nous sommes habitués à désigner les délégués de classe par un vote. Cette procédure est présentée comme une pratique "démocratique" qui nous permet de choisir librement nos représentants. Implicitement, nous apprenons les us et les coutumes de l'activité citoyenne contemporaine : mettre un bulletin dans une urne une fois par an. Autant dire qu'on s'habitue à renoncer à notre souveraineté et à penser que faire de la politique est une profession réservée à quelques-uns. Mais l'introduction du tirage au sort dans la désignation des délégues ouvrirait la possibilité d'une véritable démocratie, chacun se considérant comme un acteur politique.

D'où vient la crise qui paralyse lentement mais sûrement les démocraties et qui provoque en retour les sursauts populistes ? Sur la base d'études approfondies de l'opinion, Chloé Morin dégage les principaux facteurs qui ont créé cette situation. Les règles du jeu politique ont changé sans que son personnel s'en soit avisé. La défiance des citoyens envers les pouvoirs s'est installée sans que ses sources soient véritablement saisies et combattues. Le « séparatisme » fait des ravages, mais il n'est pas seulement là où l'on croit. Il est aussi le séparatisme des élites par rapport aux peuples, ou encore le fait des tribus dont le numérique encourage la fermeture sur elles-mêmes. Tels sont les vrais périls qu'affronte aujourd'hui la démocratie et qui soulèvent les passions populistes. Au lieu de dénoncer celles-ci comme une menace, soutient Chloé Morin, il faut savoir y lire un rappel de nos régimes à leur inspiration d'origine.

De Stendhal à Zola, le roman réaliste est le roman-feuilleton de la société démocratique engendrée par la Révolution française. Lui-même genre démocratique, il fait entendre le pluralisme des discours libéraux, socialistes, chrétiens, républicains, monarchistes... Cette prose est politique : elle ne représente pas le réel, elle questionne les discours de son temps sur le réel. De tonalité satirique, le roman manifeste une démocratie désenchantée en mal de valeurs, alors qu'après 1830 triomphe un libéralisme bourgeois de plus en plus oublieux de l'idéal des Lumières au point de rallier le darwinisme social bientôt théorisé par Herbert Spencer. À travers le destin des personnages, depuis le jeune homme cherchant sa place jusqu'aux comparses figurant les invisibles de la société, la fiction réaliste pointe les pathologies d'une démocratie qui n'arrive pas à faire cohabiter la liberté, l'égalité et la fraternité. Tocqueville explorait les possibles de la démocratie, les romanciers en repèrent les ratés. Balzac, Stendhal, Flaubert, Hugo, Zola portent ces interrogations dans des récits qui débordent leurs opinions contrastées d'individus en une pensée romanesque qui ré- sonne fortement dans notre monde d'aujourd'hui. Ancien élève de l'École Normale Supérieure, agrégé de Lettres Modernes, professeur d'université, Philippe Dufour enseigne la littérature du XIXe siècle, la lexicologie et la stylistique.

Une réflexion autour de la démocratie en Afrique qui retrace l'histoire politique de chaque pays africain. L'expérience de la démocratie libérale ou celle de la démocratie marxiste n'ayant pas répondu à l'espoir de développement et de prospérité des populations, l'auteur s'interroge sur une forme de gouvernement démocratique idéale. ©Electre 2021

Au moment où le régime traverse une crise majeure, le journaliste et le philosophe interrogent la réalité du concept de démocratie. Revenant sur ses origines et sa vocation à construire le peuple comme l'être ensemble d'individus libres et égaux, ils montrent qu'elle est, en elle-même, un éternel recommencement, dans une relation complexe avec la technique. ©Electre 2021

Une réflexion sur le rôle probable des banques centrales dans un futur proche, notamment pour soutenir la transition écologique, favoriser les investissements et assurer la dette publique. L'auteur préconise d'anticiper les enjeux liés à la monnaie publique dans un contexte mondialisé et dématérialisé. ©Electre 2021

Le 6 janvier 2021 le Congrès américain est envahi par la foule alors que se tient une séance de vérification de la validation de l'élection présidentielle. Cette insurrection a frappé les esprits et renforcé la division du pays. A la lumière de l'événement, l'auteur examine les diverses tendances de la démocratie américaine et les thèmes de l'identité, du complot, du populisme, entre autres. ©Electre 2022

Une analyse de la situation politique africaine par P. Jacquemot, ancien diplomate en poste dans différents pays du continent. ©Electre 2022

Réflexions pour réinventer la lutte contre les mécanismes de domination du capitalisme et le combat pour l'émancipation. Soutenant que la théorie critique ne suffit plus, les auteurs mobilisent d'autres approchent et soulignent notamment l'apport des pragmatismes et des épistémologies du Sud. Ils montrent ainsi que la démocratie se réinvente. ©Electre 2022