En apparence tout est rentré dans l'ordre. La loi Taubira a été validée, elle s'applique, même si c'est à peu de gens. L'opinion va s'y habituer, les sondages le montreront sans doute bientôt. Rien d'étonnant si l'on estime, comme beaucoup d'historiens et de sociologues, que nous avons vu le dernier combat antimoderniste.

Après l'Irlande, l'Allemagne. Une nouvelle affaire de pédophilie met le Vatican à l'épreuve. Et piège un pape qui, dans ce domaine, avait rompu avec l'opacité.

Au début de son article intitulé "Le Siècle de l'oecuménisme", Bruno Chenu constatait : "La tâche s'est révélée plus dure qu'on ne pensait. Ce n'est pas d'un coup de baguette magique que l'on peut effacer des siècles de division. Pourtant, nous sommes certains que les historiens de l'avenir reliront les récentes décennies comme un effort sans précédent pour régler le contentieux du passé".

L'année de la Miséricorde, ouverte par le pape François, nous invite sans doute à avancer dans l'expérience de la miséricorde qui nous est faite en Jésus Christ, comme elle nous presse de faire miséricorde à notre tour (Mt 18,33), une miséricorde qui ne soit pas une condescendance, mais une fraternité. Oserons-nous l'envisager dans le compagnonnage de la beauté ?

Sur un tel sujet, mieux vaut ne pas avancer masqué : je suis français, professeur d'université en philosophie, catholique « pratiquant », comme on dit, et je crois assez classique d'un point de vue doctrinal. Il m'arrive de m'engager, en tant qu'intellectuel catholique, dans le débat public. Après la tuerie qui, le 7 janvier 2015, a frappé "Charlie Hebdo", mes coreligionnaires, dans leur immense majorité, ont partagé la consternation et l'indignation qui ont saisi leurs compatriotes. L'attentat a été condamné sans aucune équivoque par les responsables de l'Eglise catholique de France.