Si le débat autour du port du foulard islamique à l'école fait rage et pourrait bien aboutir à un texte de loi, sur le terrain, le dialogue permet souvent d'apporter des solutions au moins provisoires, parfois constructives.

Cent ans après la loi de séparation des Eglises et de l'Etat, presque deux ans après la loi interdisant le port de signes religieux ostensibles à l'école, la France a-t-elle gagné ? Rien n'est moins sûr, tant la violence qui s'est déchaînée ces dernières semaines dans les cités met au jour un malaise que la fière "République laïque" n'a pu empêcher.

Adversaire résolu des "fausses idées" qui circulent à propos des religions, le chercheur Odon Vallet revient sur le brassage des croyances qui bouscule l'application de la loi de 1905.

Inspecteur général de l'éducation nationale, Jean-Pierre Obin est le rapporteur de l'alarmante étude sur "les signes et manifestations d'appartenance religieuse". Portrait d'un républicain pédagogue soucieux de "refonder la morale" dans une école qui devrait instruire et éduquer.

Qu'elles suscitent la colère (voir réaction du Michel Onfray pages suivantes), l'ironie (Jean-Paul Brighelli) ou la clémence (Xavier Darcos et Jean-Marie Petitclerc), les déclarations de Nicolas Sarkozy sur la "laïcité ouverte" vont-elles raviver la guerre scolaire ?

La nomination par la président Jacques Chirac d'un commission chargé de réfléchir sur la laïcité dans la République au moment même où l'Assemblée nationale se penche sur le port de signes religieux à l'école, illustre la vigueur du débat qui traverse la société française.

Le projet de commémorer le baptême de Clovis, associé à la venue du pape en France, peut faire craindre une dérive "vaticane" de la mémoire historique française...

De l'histoire de la colonisation à la ″morale laïque″, les enseignements scolaires se voient contestés. Au-delà des affrontements, la faisabilité des programmes pose problème.