Depuis le 1er septembre 2003, le cannabis est aux Pays-Bas un médicament presque ordinaire. Dans quelques semaines, ce sera au tour du Royaume-Uni. En France, le chanvre demeure une herbe du diable. Qu'en est-il de ses vertues curatives ? Enquête et débat ?

Deux études américaines récentes indiquent que le cannabis a sur le cerveau des effets similaires à ceux de la cocaïne, de l'alcool ou de la nicotine...

Alors que ce sont les jeunes qui en fument le plus, des études montrent que le cannabis perturbe la maturation du cerveau, au risque de troubles mentaux émergeant dix ou vingt ans plus tard ! De quoi en finir avec l'idée d'une drogue ″douce″... Enquête.

Le cerveau fabrique des substances similaires aux molécules psychoactives du cannabis. En les étudiant, les neurobiologistes devraient préciser les mécanismes de la douleur, de l'anxiété ou encore des troubles du comportement alimentaire.

La consommation du cannabis se stabilise, mais reste préoccupante

Jacques Michel, psychologue à l'EPE de Loire-Atlantique consulte notamment à l'Espace écoute jeunes (EEJ). Auparavant, il a travaillé vingt ans après des toxicomanes en centre de soins et en milieu pénitentiaire.

La loi française sur les stupéfiants compte parmi les plus répressives d'Europe. Et pourtant à 18 ans un jeune sur deux a déjà "fumé". Le shit est aujourd'hui un "produit de consommation courante". Or, selon les experts, il peut déstabiliser les personnalités fragiles. Faut-il le diaboliser comme s'y emploie le gouvernement ?

Une chose est sûre : le cannabis est de plus en plus consommé. Problème : les modes de fabrication et de consommation évoluent plus vite que les avancées de la recherche.

Serions-nous amnésiques ? Le chanvre indien a figuré dans la Pharmacopée française de 1866 à 1953. Et il semble avoir été fort prisé par les médecins de l'époque, comme le montre l'histoire de son utilisation thérapeutique, extraite du livre "Médicaments, polémiques et vieilles querelles" (Belin).