"Mystic River". Ce beau titre, riche d'évocation, cache un film secret, sur le secret. A Cannes, sa simplicité déconcerta certains, et le palmarès le négligea. On peut penser que les quelques mois passés permettront un accueil plus attentif : il le mérite.

Les dernières oeuvres des grands cinéastes, comme celle des grands peintres ou des grands musiciens, éprouvent toujours quelques difficultés à être convenablement appréciées.

Pendant la guerre froide (1945-1989), le cinéma américain a été un vecteur privilégié de la diffusion et du questionnement de l'"American way of life", des idées, des valeurs américaines et de son modèle politique. Certains acteurs, par la récurrence des types de rôles endossés portent en eux une posture politique, résonnant plus fort avec la politique extérieure américaine. La connivence entre leur vie intime et leur "double" cinématographique à l'écran participe à la construction d'une imagerie effaçant les frontières entre la sphère privée et la sphère publique.

La RKO fut la dernière des cinq majors hollywoodiennes à voir le jour, en 1928, et disparut dès 1955. En vingt-cinq ans sur le fil, elle permit à Welles, Hitchcock, Ford et bien d'autres de s'épanouir dans une relative liberté.

Feuilleton américain, suite : théorie de la VO au pays de "l'illétrisme cinématographique".

Pas de discours homogène dans les films hollywoodiens qui sont traversés par le 11-Septembre. Certains se rangent du côté de la politique d'exception, d'autres se montrent plus critiques. La force de Hollywood est de savoir intégrer des thèses en apparence contradictoires, de façon à fédérer l'ensemble du public tout en participant à l'effort de guerre.

La sortie de l'excellent "Sideways" d'Alexander Payne est un signe supplémentaire de l'arrivée d'une nouvelle vague de réalisateurs américains, qui proposent des films très personnels, loins des canons d'Hollywood. Portrait de groupe de ceux qui ont, font, vont faire l'actualité.

En sortant "Bubble" simultanément en salle, en DVD et à la télé, Steven Soderbergh déstabilise tout le système de distribution des films. Une initiative qui fait pas mal de vagues.