Les philosophes Michel Onfray et Marcel Gauchet ainsi qu'un collectif d'historiens réunis autour de Patrick Boucheron dressent un portrait de notre société : déchristianisée, victime d'un capitalisme généralisé et oublieuse de sa mixité.

De retour sur la scène médiatique, Michel Onfray publie "Penser l'islam", ouvrage polémique et alarmiste sur la situation de l'islam et de la France. Entretien exclusif.

Philologue, psychanalyste et écrivaine française d'origine bulgare Julia Kristeva livre un regard sans concession sur l'Europe. Un continent qui vacille entre défi et globalisation, langue nationale et multilinguisme, souffre de dépression nationale sur fond de refoulé et qui peine à maintenir à flot liberté, religion et humanisme.

A partir de l'après-guerre, l'Occident s'est habitué progressivement à considérer que la "démocratie", qui venait d'être reconquise, était un acquis définitif. Pour preuve du profond enracinement de cette conviction, il suffit de noter que c'est à cette époque que les pays gouvernés par un régime démocratique commencèrent à se désigner eux-mêmes au moyen d'une métonymie : "les démocraties" - tout court.

Les causes possibles d'un effondrement de notre système sont multiples : une transition écologique de plus en plus inquiétante, la biodiversité en danger, l'artificialisation de la Terre... Depuis quelques années, un nouveau mot fait florès : "collapsologie". Désormais nous savons, mais nous n'agissons pas. Pourquoi ? Rencontres avec la philosophe Corine Pelluchon et le chercheur Raphaël Stevens.

Minoens, Mycéniens, Etrusques, Phéniciens, Ibères... Leurs noms évoquent des civilisations disparues des rives de la Méditerranée. Des langues se perdent, des dieux sont abandonnés, des techniques sont délaissées. Aucune civilisation pourtant ne s'est jamais effondrée.

Qu'ont en commun Donald Trump, Vladimir Poutine, les déclinistes français et les djihadistes ? La volonté de restaurer un âge d'or perdu et de se venger d'une catastrophe historique, qu'elle s'appelle chute de l'URSS, abolition du califat ou années 1960. Entre leurs mains, la nostalgie est une arme puissante et parfois létale.

Michel Onfray écrit beaucoup (près de 100 livres publiés), souvent de longs textes (son nouvel opus est le deuxième tome, de 650 pages, d'une "Brève encyclopédie du monde"), et pas toujours pour nous apporter de bonnes nouvelles : "Décadence" est sous-titré "Vie et mort du judéochristianisme". Pas moins. Dans la tendance cassandre de l'essayisme actuel, où les livres se succèdent pour nous parler de la crise généralisée du monde comme il va et du déclin de presque tout, le mot "décadence" sonne bien.

Une langue meurt tous les quatorze jours. Au siècle prochain, environ la moitié des 7 000 langues parlées dans le monde auront sans doute disparu, les communautés abandonnant leur langue maternelle au profit de l'anglais, du mandarin ou de l'espagnol. Que perd-on quand une langue s'éteint ?