Le metteur en scène Krystian Lupa signe une adaptation du roman de Dostoïevski. Avant sa venue au Théatre de l'Odéon, Odile Quirot a assisté à l'une des représentations de cette pièce.

Si Dostoïevski n'a jamais cessé d'attirer les gens de théâtre, dramaturges ou metteurs en scène, l'écrivain russe et particulièrement à l'affiche en cette rentrée hivernale, avec trois récits et romans adaptés et portés à la scène, qui nous font éprouver la profondeur et la force de cet immense auteur.

"Ce n'est pas le crime d'un simple. On y sent le poison des livres. Quelqu'un qui rêve au lieu de vivre a tué pour obéir à des théories".

Ils ont la trentaine et ne croient plus aux pièces traditionnelles : Julien Gosselin adapte un roman-fleuve de Roberto Bolano, et Jean Bellorini un roman fou de Dostoïevski. Ils en parlent ensemble.

Longtemps, l'univers de l'écrivain russe apparut comme l'expression d'une âme exceptionnellement tourmentée. Loin d'être seulement un cas génial, il a anticipé le monde dans lequel nous vivons.

Depuis le mémorable "Au coeur de ce pays", J.M. Coetzee n'a cessé de déployer l'éventail de ses possibilités d'écriture. Ou, plus précisément, de nous faire penser chaque fois qu'il publie à quelqu'un d'autre : Faulkner, Kafka, Buzzatti, ou Daniel de Foe...

Quand le grand écrivain décrit sa Russie déracinée par l'hégémonie de la culture européenne, il suffit de tendre l'oreille, par-delà les siècles, pour entendre l'écho de ce qui se passe dans notre France mondialisée.