"Vers l'Orient compliqué, je volais avec des idées simples." Cette phrase du général de Gaulle ouvrant le premier tome des "Mémoires de guerre" est un rappel au pragmatisme. Dans cette attente insupportable pour les populations de la bande de Gaza sous les bombes, dans cette crainte du pire qui, déjà, a commencé de s'accomplir, dans l'espoir de voir le cauchemar s'arrêter (mais comment ?), bref, dans l'incertitude qui tient lieu de vie et de mort à la fois, il faut s'en tenir aux faits.

Avec les événements d’octobre 2023, le conflit israëlo-palestinien entre dans une nouvelle phase, qui consacre l’échec du droit et de la diplomatie à produire un espace commun, ainsi qu’une régression de la guerre vers ses formes les plus brutales. Il faut maintenir ouverte la possibilité du dialogue, en luttant contre la fragmentation de l’espace public et ses effets délétères. Sommaire. Le Proche-Orient déchiré, introduction. Le désarroi d’Israël, entretien avec Alain Dieckhoff. Que s’est-il passé le 7 octobre 2023 ? Sous les décombres de Gaza. Un Moyen-Orient en recomposition ?

Depuis l’attaque terroriste du Hamas, Israël livre une guerre aux Palestiniens qui se nourrit de décennies de propagande. Pendant que l’on massacre à Gaza, les colons et l’armée terrorisent la population de Cisjordanie. Dirigé de fait par les plus extrémistes des colons, le gouvernement, certes vivement contesté, est aujourd’hui emporté par une dérive fasciste. Sommaire. Les désastres d'une mémoire sélective. Barbarie ordinaire et impunité en Cisjordanie. Marius Schattner : « Il y a les germes d’une nouvelle donne politique en Israël ».

Les enfants sont les premières victimes de l’offensive israélienne dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023. Autre article associé : "Il y a une volonté d’effacement du peuple palestinien".

Menée à la mi-mai, la dernière opération israélienne meurtrière était la douzième en dix-sept ans. Selon le quotidien de gauche "Ha’Aretz", elle révèle une fois encore l’échec total de la politique d’Israël dans l’enclave palestinienne.

Même si l’État hébreu remplit ses objectifs et parvient à “éradiquer le Hamas”, comme l’ont annoncé son armée et son gouvernement, il devra, avec ses alliés occidentaux et arabes, assurer la gestion de la bande de Gaza avant de la confier à de nouveaux acteurs locaux. Ce qui est loin d’être gagné, prévient ce quotidien israélien de centre gauche. Sommaire. Israël. En finir avec le Hamas à Gaza, et après ? Gaza, dangereux guet-apens. L’Autorité palestinienne plus faible que jamais. En Cisjordanie, les colons ne veulent plus voir de Palestiniens.

Alors que la bataille de Gaza commence entre Tsahal et le Hamas, de nombreuses voix s’élèvent partout dans le monde pour réclamer un cessez-le-feu ou au moins une pause humanitaire. En un mois, selon le mouvement islamiste palestinien, les bombardements israéliens auraient fait au moins 10 000 morts dans la bande de Gaza, désormais coupée en deux. Sommaire. En première ligne avec Tsahal. Dans les camps de réfugiés, l’insoutenable fragilité de la vie. Mobilisation diplomatique face à l’urgence humanitaire. Peut-on parler de “génocide” ? Israël envisage le transfert de la population en Égypte.

L'action intentée contre l'État hébreu devant la Cour internationale de justice - une première - est perçue par les Israéliens comme une inversion intentionnelle et injuste du récit historique. Pour les Palestiniens, il s'agit d'un premier jalon pour mettre fin à l'impunité d'Israël. Sommaire. Israël. Accusation de génocide : un procès historique. Pourquoi les Israéliens doivent soutenir a décision de la CIJ. La population ne voit pas toute l'horreur de Gaza.

Dans son arrêt provisoire du 26 janvier, la Cour internationale de justice n’a pas statué sur le génocide dont est accusé l’État hébreu, mais a pointé du doigt les déclarations de hauts responsables israéliens. Les Gazaouis, eux, espéraient au moins un cessez-le-feu. Sommaire. Israël. L’arrêt de la CIJ aurait pu être plus sévère. Pour les Palestiniens, une décision en demi-teinte. La suspension des aides à l’UNRWA, une “punition collective”.

Depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023, l'engrenage de la haine est plus que jamais à l'oeuvre au Proche-Orient. En Israël, l'armée et une partie de la société civile soutiennent sans réserve une intervention meurtrière à Gaza. En Cisjordanie, la violence entre Palestiniens et Israéliens est à son plus haut niveau depuis la seconde Intifada. Pour comprendre quelle perception de l'adversaire nourrit chaque camp et voir si des chemins de réconciliation sont encore possibles, notre reporter Pierre Terraz s'est rendu des deux côtés au mois de novembre.

Alors que l'urgence humanitaire est absolue, l'avenir économique du territoire est gravement compromis si l'aide internationale fait défaut et que le blocus est maintenu après la guerre.

Six jours durant, les journalistes Louis Imbert, Lucien Lung et Hassan Jaber ont traversé l’étroite enclave à pied, suscitant la sympathie de la population et la méfiance des autorités. Au fil des rencontres, ils ont éprouvé l’atmosphère ubuesque du territoire et mesuré l’enfermement qui accable les Gazaouis.