Cette étude pluridisciplinaire sur les relations entre le journalisme et l'engagement met en avant la dimension politique de l'activité journalistique et la dimension journalistique de l'activité militante. Elle analyse comment des acteurs, investis à la fois dans l'action et dans une carrière, organisent leurs rôles et leurs investissements, et les rendent cohérents.

C. Silvestre revient sur les trois étapes décisives de la vie de Jean Jaurès journaliste à La dépêche, à La Petite République, et à L'Humanité, qu'il fonda en 1904. La sélection d'articles de Jaurès a pour but de redonner le goût de la lecture de la presse alors qu'elle connaît aujourd'hui une grave crise de confiance.

Les rapports qu'entretiennent journalistes et politiques sont entourés de nombreux présupposés relatifs à la rivalité, la collusion ou encore la recherche de pouvoir. De telles représentations dessinent un contexte de méfiance envers ces acteurs institutionnels dont le rôle démocratique est de plus en plus contesté.Cet ouvrage interroge la relation d'interdépendance qui les unit, à travers la critique publique qu'ils se portent mutuellement. Il propose de concevoir ce procédé non pas uniquement comme l'expression de reproches, mais avant tout comme un processus réflexif de légitimation démocratique, c'est-à-dire une volonté de regagner la confiance citoyenne qui tend à s'étioler. Dans un espace public où s'expriment des opinions contrastées, la critique publique constitue un objet de recherche autant pertinent que fascinant. Elle rend visible la façon dont les acteurs institutionnels explicitent leurs pratiques.Reposant sur de nombreux cas concrets en France, dans le canton de Genève en Suisse, dans la province du Québec au Canada et en Belgique francophone, l'auteur relie critique publique et démocratie, mettant en lumière les richesses, mais aussi les limites d'un mécanisme central de la communication publique.