Téléphones, armement, automobiles... Impossible de se passer des Terres rares. Mais qui contrôlera la production ?

Bien que les cours de nombreux minerais soient en chute libre, les majors continuent d'investir dans des mégaprojets. Et de nouveaux investisseurs, notamment indiens, sont en chasse pour rafler des gisements à bas coût. Panorama d'un paysage minier africain en plein bouleversement, mais pas si mal en point.

Panneaux solaires, éoliennes, voitures électriques... On nous fait miroiter une économie enfin délivrée du charbon et du pétrole. C'est compter sans les terres rares, ces métaux indispensables aux technologies dites "propres", dont l'extraction et le raffinage ravagent l'environnement.

Pas de high-tech sans ces métaux que la croûte terrestre contient en quantités infimes. Au-delà de la pénurie, leur exploitation alimente conflits militaires et stratégiques

Un seul gramme vous manque... et plus rien n'est fabriqué. L'industrie ne peut pas se passer de ces matières premières à la production confidentielle et au prix parfois faramineux.

Le point, en novembre 2011, sur la stratégie du chimiste français Rhodia confronté au risque de pénurie des terres rares (métaux aux propriétés chimiques et physiques exceptionnelles dont les industriels ne peuvent plus se passer). Numéro un mondial de la transformation de ces minerais Rhodia (20% de part de marché pour un CA de 500 millions d'euros sur ce marché) mise sur le recyclage des millions de produits qui contiennent des terres rares et finissent à la décharge et investit aux côtés de grands groupes miniers pour trouver de nouvelles ressources.

L'avenir se trouve-t-il dans nos sous-sols ? Après avoir abandonné leur exploitation dans les années 1970, les géants miniers, australiens et canadiens, s'intéressent à nouveau de près aux gisements français. La raison ? L'avènement des téléphones portables, des tablettes et d'une industrie high-tech de plus en plus gourmande en métaux rares, ainsi que le retour de l'Etat stratège, désireux de contrôler son approvisionnement en matières jugées essentielles.