L'artiste Ernest Pignon-Ernest a affiché Pasolini en pietà sur les murs de Rome et de Naples.

Rimbaud en jeune homme moderne déambulant dans l'ombre des murs, le Christ mort hantant les rues de Naples, des images de la Commune jetées sur le pavé : tout cela, c'est Ernest Pignon-Ernest, artiste subversif engagé dans chaque combat pour la liberté, et dont le Musée de Nice relate actuellement le superbe travail réalisé sur les murs napolitains.

Un beau livre à paraître rassemble des photographies gardant trace des installations éphémères du plasticien, dans de multiples espaces urbains. Y figurent aussi, outre des propos de l'artiste, des textes du poète André Velter. Coups d'oeil en avant-première.

Au milieu des années 1990, Ernest Pignon-Ernest découvre la prison Saint-Paul, à Lyon, où il rencontre des détenus. Il est appelé à y intervenir, en 2012, avant que les travaux ne la transforment en université catholique. Sa volonté : "Redonner un visage, honorer ceux qui ont été emprisonnés, torturés, exécutés entre ces murs, par des bourreaux français ou par les nazis. Rappeler aussi tous ces "droits communs" qui y ont souffert, certains jusqu'au suicide".

Avec deux nouveaux livres et une monographie consacrée à l'oeuvre d'Ernest Pignon-Ernest, André Velter explore trois façons de saisir en chaque instant l'absolu qui l'illumine.