Nous suivrons la crise actuelle, qui n'est pas seulement financière, en deux temps. Dans le présent numéro, nous analysons la crise elle-même et nous rappelons qu'elle intervient dans un contexte de ruptures de paradigme dans notre rapport à l'action de l'Etat, aux politiques sociales, au droit et même à la conception de l'individu

En pleine crise financière, face à la désinvolture des grandes banques, les dirigeants des pays capitalistes tapaient du poing sur la table. Les plus audacieux en appelaient à une moralisation du capitalisme, par peur d'une mise en cause plus profonde du système. Depuis, les promesses ont disparu. Seule reste la mystification.

Quelles solutions pour reconstruire un nouvel ordre économique ?

Pour sauver les banques européennes, le chef de l'Etat français a obtenu de ses homologues - en tant que président de l'Union - le lancement d'un plan spectaculaire. Au-delà du rebond des Bourses, ce dispositif n'évitera pas la récession

Le milliardaire philanthrope est bien placé pour décrypter la crise financière. C'est lui le pionnier des fonds spéculatifs

Peur des déficits, égoïsmes nationaux, différences des situations : face à la récession, les pays de l'Union refusent un plan global de soutien et préfèrent des solutions nationales. Au grand dam de la France, trop endettée pour faire cavalier seul et obligée de ruser

Pour l'historien Niall Ferguson, on n'a pas tiré toutes les leçons de la crise en termes de régulation et de politique monétaire.

Pour Henri de Castries, patron de l'assureur Axa, nous vivons une véritable mutation du système. Il dénonce les erreurs des régulateurs, mais se refuse à accabler les financiers.

L'essentiel des transactions financières échappe à la surveillance des régulateurs, s'inquiète Dominique Cerutti, directeur général adjoint de NYSE Euronext.