L'institution de la protection sociale a été fondée sur le principe d'un travail stable et d'une division du temps de vie scandé entre éducation, travail et retraite. Ces conditions ayant été bouleversées, elles obligent à repenser les fondements de la protection sociale.

Cinq ans après sa création, elle connaissait déjà son premier déficit.

Aucun médecin ne vous a encore demandé la petite carte Vitale, rangée dans votre portefeuille ? Normal : le projet d'informatisation du système de santé est une cathédrale, dont personne ne cherche vraiment à accélérer l'édification... patients, médecins, caisses d'assurance maladie n'en tireront pleinement parti qu'une fois le gros oeuvre achevé.

Des déficits à répétition, des assurés mal remboursés, des médecins mal contrôlés... L'assurance-maladie est l'autre mammouth de la société française. Et pourtant imaginons qu'avec un peu de rigueur on puisse réduire la progression des dépenses de santé des Français...

Cette fois, c'est décidé : les médecins trop "dépensiers" en seront de leur poche. Et la simplification du mode de sanction n'est pas de nature à calmer les spécialistes.

Le déficit des comptes sociaux ne dépassera pas 17 milliards de francs, avait dit le Premier ministre. On en est à plus de 48 milliards. Et ce n'est pas seulement "la faute à la conjoncture".

Comment les grévistes et ceux qui les ont soutenus pourraient-ils se contenter des mesurettes qui leur sont proposées, alors que les perspectives économiques de 1996 sont sinistres ?...

Urgences hospitalières saturées, cliniques florissantes, franchises médicales étendues...

Alors que le déficit de l'assurance-maladie se creuse, le gouvernement hésite à ouvrir davantage la porte aux compagnies d'assurances et aux mutuelles.

Les officines affichent une belle santé. Mais les finances de la Sécu et des malades coutumiers de l'automédication souffrent.