L'exercice du pouvoir fait resurgir les interrogations de la gauche sur son identité. Il ne manquait plus que cela au président et au Premier ministre.

La déroute socialiste aux municipales a convaincu François Hollande de nommer d'urgence un nouveau Premier ministre. Avec pour mission de redonner le moral aux électeurs avant la fin du quinquennat. Pas vraiment une partie de plaisir !

Après l'éviction d'Arnaud Montebourg et des ministres frondeurs, le gouvernement Valls II va pouvoir mener une politique ouvertement sociale-libérale. Ce changement de cap peut-il lui permettre de retrouver la faveur des électeurs ? Dans l'immédiat, il va surtout provoquer de graves turbulences dans sa majorité.

Le décryptage d'un casting se devant d'obéir à un dosage subtil.

A l'issue de la déclaration de politique générale du Premier ministre, le taux de croissance n'est ni gagnant ni perdant. Pour le court terme, Manuel Valls a détaillé avec précision les contours d'une baisse du coût du travail de 30 milliards d'euros et l'objectif d'une diminution des dépenses publiques de 50 milliards. Le "plus" pour la compétitivité sera compensé par "la rigueur budgétaire". Pas de quoi en attendre un sursaut d'activité.

Les députés socialistes ne digèrent pas l'intervention improvisée du Premier ministre sur les 50 milliards d'euros d'économies. Face à un pouvoir de plus en plus bunkérisé, certains tentent d'organiser un contrepoids à la politique présidentielle.

Coprésidente du groupe Vert à l'Assemblée, la députée écologiste Barbara Pompili revient sur la rupture avec Manuel Valls, le refus de voter le programme de stabilité, les élections européennes et le sexisme.

Toutes les semaines, Manuel Valls retourne à Evry. Dans ce fief de l'Essonne où il a forgé sa ligne politique, ses fidèles entretiennent la légende d'un maire exemplaire. Visite dans la petite république vallsienne.

Au PS, Manuel Valls représente l'aile droite. Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, l'aile gauche. Pourtant, pour gouverner, ces anciens adversaires ont conclu un pacte de non-agression. Qui pourrait voler en éclats à l'approche de l'échéance présidentielle.

En dépit de quelques mouvements de mauvaise humeur sporadiques, l'université d'été du PS à La Rochelle s'est mieux déroulée que prévu. Avec un Manuel Valls habile à la manoeuvre pour limiter les dégâts.

Manuel Valls et François Hollande cherchent l'équilibre afin de donner autant de gages à Bruxelles qu'à l'aile gauche du PS. Et pendant qu'ils jouent à bad cop/good cop, Emmanuel Macron deale avec Angela Merkel.

La nomination du nouveau Premier ministre est une option risquée : pas sûr qu'elle redonne confiance aux Français.