Bouleversé(e)s, nous l'avons tous été à l'annonce de la disparition du scénariste Hubert. À titre personnel, le choc fut d'autant plus profond que la nouvelle est tombée le matin même où je devais l'appeler pour prendre un rendez-vous en vue d'échanger sur son livre à paraître, "Peau d'homme". Il venait tout juste d'aller le défendre en Belgique auprès des représentants Glénat. Il y avait aussi cet autre projet en deux tomes avec Vincent Mallié, "Ténébreuses", à paraître chez Dupuis. Mais il ne répondra pas. Et pour cause. Il avait entre-temps décidé de l'heure et du jour de sa propre mort... Je n'étais pas aussi proche d'Hubert que les personnes que je suis allé interroger : Virginie Augustin, Marie Caillou, Hervé Gatignol, Kerascoët, Anne-Claire Macé, Hervé Tanquerelle, Fabien Vehlmann, Yoann, Zanzim... Mais sa mort m'a remué car son "Peau d'homme", que j'étais sur le point de terminer, m'a bousculé par son propos et sa sincérité. Hubert y avait mis son coeur, ses angoisses, son énergie, ses interrogations, si bien que je m'étais empressé de lui dire toute l'admiration que j'avais ressentie à la lecture de ce livre qui se déroule à la Renaissance, au sortir de sa présentation à Angoulême, en janvier 2020. Cet album - concocté avec son complice de toujours, Zanzim - allait enfin, j'en suis sûr, faire décoller sa carrière, après tant d'années de galère.