Raymond Depardon
Bulletin : Positif 663 - mai 2016
Numéros de page :
7 p. / p. 16-22
Son premier documentaire, "Venezuela" (1963) a plus de 50 ans ! Depuis, l'immense cinéaste-photographe qu'il est devenu a bâti une oeuvre passionnante. D'abord en traquant l'actualité comme reporter, puis en se tournant de plus en plus vers les oubliés, qu'ils soient reclus en hôpital psychiatrique ("San Clemente"), simples policiers ("Faits divers"), justiciables ("Délits flagrants") cultivateurs ("Profils paysans"). Petit à petit, son travail est devenu plus introspectif, s'est teinté d'autobiographie. Après avoir parcouru le monde, il sillonne aujourd'hui la France au volant de son camping-car studio, toujours en quête de rencontres. Et lui qui captait d'émouvantes minutes de silence- Nelson Mandela, dans "Afriques : comment ça va avec la douleur ?", ou à Prague en 1969, en mémoire d'un étudiant immolé par le feu ("Jan Palach")- signe un film de dialogues à deux, en mêlant les générations, les accents et les origines sociales. Le plus vivant des états des lieux de notre société.