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Les Civilisations sont-elles mortelles ?

01 janvier 2010
Numéros de page :
/ p. 5-13
Nous autres, civilisations, lançait Paul Valéry au début du XXe siècle, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Le coup fut douloureux pour la pensée occidentale, déjà ébranlée par l'annonce nietzchéenne de la mort consommée de Dieu. Ainsi, ceux qui ne croyaient plus aux arrière-mondes religieux éternels devaient s'habituer à vivre sans l'espoir d'une raison transcendantale immortelle, énoncée par les lumières. A cette angoisse de la finitude, s'ajoute aujourd'hui, souligne Nicole Morgan dans cet article, des prises de conscience éprouvantes : la perte de la suprématie de la civilisation occidentale, l'extinction des cultures locales et surtout la mort, que l'on dit probable à moyen terme, de l'humanité, précipitée par son impossibilité de gérer raisonnablement ses ressources et de maîtriser ses techniques. L'espoir s'il y en a un, avance l'auteur, se trouve aujourd'hui dans une écologie des savoirs et une civilisation mondiale unique dont les valeurs commencent à se dessiner.