Pasolini et Fassbinder, les incendiaires
Bulletin : Cahiers du cinéma 789
01 juillet 2022
Numéros de page :
pp.8-14, 16, 18-20, 22-37
S'ils ont été deux grande figures de l'insoumission dans les années 70, de celles que l'on dit par facilité sulfureuses ou scandaleuses, Fassbinder et Pasolini apparaissent par ailleurs comme la carpe et le lapin - un poisson gras et orgiaque, farfouillant sans relâche dans la boue, et un lièvre taillé à la serpe, d'une discipline de fer. Pasolini est un athlète de l'intensité, tenté par l'ascèse, rétif aux excès et désordres, plutôt sévère, intransigeant, voire imprécateur ; Fassbinder un ogre de plus en plus bouffi, qui travaille comme il mange, boit et se came, jusqu'à l'overdose. Leurs silhouettes et tempéraments n'ont rien d'anecdotique, tant ces deux-là relèvent de la catégorie des cinéastes-personnages : par ailleurs acteurs, ils ont sciemment modelé leur présence physique et médiatique, leur propre effigie. Sommaire. Cavaliers de l'apocalypse. Année zéro : Pasolini et Fassbinder, un anniversaire. L'aura des vampires : entretien avec Ingrid Caven. La science du sexe. La vie et l'emphase. P.P.P./R.W.F. sur le spectre politique. Je, tu, îl.e, Pasolini face à la télévision. Sur le fils des séries : "Huit heures ne font pas un jour" et "Berlin Alexanderplatz".
Note Générale : Dossier de 8 articles.