Le Mouvement des travailleuses domestiques en Egypte
01 juin 2018
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Numéros de page :
14 p. / p. 44-57
Depuis les années 1990, l'ONGisation du mouvement des femmes arabes, entendue comme "la prise en charge par des ONG (Organisations non gouvernementales) de différents aspects des vies des femmes y compris : la santé, l'éducation, les ressources et la défense des droits", suscite d'importants travaux en sciences sociales et de vifs débats dans les milieux militants. L'augmentation des ressources trouvées par les associations de femmes auprès des institutions internationales et des bailleurs de fonds occidentaux alarme en effet de nombreuses féministes arabes anti-impérialistes. Selon celles-ci, c'est un féminisme apolitique et décontextualisé, associé à la globalisation néolibérale et porté par les agendas onusiens qui s'imposerait désormais, conduisant à un modèle unique d'émancipation au service de l'ordre occidental. L'opposition est vive, tout à fois à la professionnalisation du militantisme féministe, perçue comme une dépolitisation, et à la dépendance au financement externe, qui pèserait sur la définition des objectifs et des répertoires d'actions de ces ONG et accélèrerait les logiques bureaucratiques et marchandes.