Contrairement à de nombreuses formations de hard rock souterrain qui ont sévi en ces fumeuses années 1969-1974, Stepson n'est pas l'oeuvre de jeunes gens frondeurs ayant tout juste découvert Jimi Hendrix ou Led Zeppelin. Cette fois, ce sont des musiciens déjà bien établis qui sont à l'origine de cet excellent brûlot, hélas non encore réédité, et qui lorgne tout autant vers MC5 que vers Free.

Les musiciens ayant fricoté avec Johnny Winter acquièrent souvent, auprès des amateurs de blues lourd et distordu, un statut bien spécifique. On pourrait presque ébaucher une sorte de Galaxie Winter (à l'instar de l'Eglise Hendrix) peuplée de musiciens incroyables, héros valeureux de la fournaise seventies. Celle-ci compterait, évidemment, le sémillant Rick Derringer ou bien encore Bobby Caldwell, cogneur arachnéen du célèbre ″Johnny Winter And Live″, passé par Captain Beyond et Armageddon.

Peut-être un peu trop pop pour les heavy rockers, trop rude pour les fondus de mélodies délicates, Stray demeure inclassable et sous-estimé, malgré son fantastique hymne "All In Your Mind". Pourtant, de véritables joyaux sont à découvrir dans sa discographie, tels ''Suicide" ou le délirant "Mudanzas".

Rick Derringer est un sacré client. Guitariste fin et élégant, chanteur à la voix blanche et pure, producteur prolifique, cet authentique virtuose a tout connu : un tube précoce avec les McCoys, une tournée avec les Stones en 1966 puis les vrombissantes seventies et ce groupe, Derringer, qui n'a pas forcément rencontré le succès escompté.

Terreau fertile au début des seventies, l'Australie a vu poindre nombre de géniales formations devenues des références en matière de hard rock gouleyant et de psychédélisme tardif. L'un des plus rares artefacts de l'époque est l'album de Kahvas Jute, aujourd'hui coté autour du millier d'euros : un disque brillant qui a vu les débuts de l'un des plus grands bassistes du metal, Bob Daisley.

C'est désormais acquis : pour cause de surdité douloureuse, Brian Johnson ne devrait pas entonner "Whole Lotta Rosie" de sitôt. Son remplaçant vite désigné, Axl Rose, n'a pas eu l'heur de plaire à tout le monde, mais s'acquitte honorablement de son impossible défi. Il est donc plus que temps de revenir sur Geordie, premier épisode bien oublié de la vie de Brian.

Contemporain des Stooges et de MC5, The Third Power n'a pas connu la même postérité que ses célèbres camarades. Son heavy psych à haute énergie aurait pourtant mérité mieux et a été redécouvert depuis, au hasard d'excavations essentielles d'une période à la richesse inépuisable.

Pour ceux qui vénèrent cette période charnière, entre 1969 et 1972, où le heavy psych se transmutait en hard rock, la récente compilation éditée par Grape Fruit, la bien nommée "I'm A Freak Baby" (hommage à Wicked Lady), dévoile un panorama passionnant de ce qui se tramait alors en Angleterre. Parmi tous ces essentiels précurseurs, elle rétablit The Move, ancêtre fréquemment oublié du genre.

"Ces Mötley Crüe, c'étaient pas des faciles, confirmera le producteur Bob Rock. Quatre durs de Los Angeles qui passaient leur temps à essayer de s'entretuer."

Chacun connaît Cactus, mais qui a entendu parler de Boomerang ? Cet excellent attelage fomenté par l'exorganiste de Vanilla Fudge a pourtant offert à l'amateur curieux un unique mais réjouissant opus hard rock qui a depuis pris place aux côtés des légendes underground de l'époque.

Alors que les titans du genre jettent progressivement l'éponge, la relève arrive-t-elle ? Réponse affirmative, sous forme de panorama clouté.