La |Littérature aujourd'hui : au centre des humanités
Numéros de page :
pp.11-43
A la fin du siècle dernier, vers 1975, il y avait une formule qui venait de plus loin encore et dont on n'aurait jamais cru qu'elle deviendrait si "ancienne" dans le commentaire général sur la littérature : c'était l'"espace littéraire", selon les termes mêmes employés par Maurice Blanchot dans une mémorable étude, et qu'on aurait bien tort de chercher à prendre en flagrant délit de jargon. C'est même très frappant de voir combien Blanchot a pu être clair, d'un clair sans fond ni surface, qui déroutait. Il s'agissait alors seulement de nommer un endroit où ni la philosophie ni la science ne prenaient. L'espace littéraire, un espace où "l'amertume a une saveur non rance". C'est Cynthia Fleury qui s'exprime de la sorte dans ce numéro de la "NRF", d'une manière telle que l'on sait à qui l'on a affaire, c'est-à-dire quelqu'un qui assiste au désastre de l'altérité affolante avec son envers symétrique, lyrique, sentimental. Sommaire. La sublimation contre le ressentiment. Entre le roman et l'essai... Le pied de Robinson et la main du potier. Malraux et moi. Les oreilles de la littérature.