A l'occasion de la journée mondiale de la biodiversité le 22 mai 2016, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a déclaré : « J'exhorte tous les gouvernements et toutes les parties prenantes à préserver toutes les formes de vie sur la terre et à garantir leur pérennité, pour le bien des générations présentes et à venir. La préservation de la diversité biologique est une clause essentielle du pacte que nous avons conclu les uns avec les autres et avec notre planète nourricière. » Il exprime ainsi de manière synthétique une évidence que tout le monde partage et exprime aujourd'hui : la situation est grave. Thierry Jaccaud fait le point sur la situation de la faune, de la flore et de l'idée même de nature aujourd'hui. Mais que faire ? On ne protège que ce que l'on connaît. Mais que veut dire connaître ? Cela peut être à la manière des naturalistes, c'est-à-dire en nommant précisément chaque espèce. Il s'agit d'une approche nouvelle, et Alix Cooper décrit cette invention de l'histoire naturelle en Europe. Connaître, c'est aussi ressentir les liens avec la nature. Particulièrement évidente chez les peuples premiers, cette connaissance existe aussi au coeur de la culture occidentale classique. Horatio Morpurgo présente cet aspect méconnu chez l'un des plus grands dramaturges européens, Shakespeare. Aujourd'hui, la connaissance culturelle, sensible et naturaliste peuvent se rejoindre comme le plaide Odile Marcel pour redécouvrir et diffuser une culture de l'arbre. C'est finalement à une redécouverte du beau qu'invite Alain Gras, dans une nouvelle vision de la nature inspirée notamment du japonais Imanishi ou du zoologue Portmann où l'on reconnaît le sens esthétique non seulement aux humains mais à tous les êtres vivants. Le dossier revient pour conclure à la réalité politique : Thierry Jaccaud présente ce que préparent députés et sénateurs dans le cadre du projet de loi sur la « reconquête de la biodiver