Une rétrospective à la Cinémathèque française (du 31 octobre au 25 novembre 2019), des ressorties en salle régulières ainsi que des éditions DVD : le moment serait-il venu de sortir Mauro Bolognini du purgatoire ? On a brocardé son sens esthétique, longtemps considéré avec mépris comme celui de la belle image. L'ombre de Pier Paolo Pasolini a plané sur les cinq films de leur collaboration où le cinéaste a été perçu comme un frein à l'expression du scénariste. Mais les années aidant, le conteur, le directeur d'acteur, le « metteur en scène » au sens plénier du terme tiennent le coup. "Positif" a plus d'une fois, en leur temps, succombé au charme de ses films et la fidélité de certains de nos rédacteurs, comme Jean A. Gili et Lorenzo Codelli, a maintenu la flamme en vie. C'est donc dans la continuité que nous consacrons aujourd'hui ce dossier à l'une des figures marquantes d'un certain âge d'or du cinéma italien. Sommaire. De l'artifice et de la véracité. Ecrivains, peintres, formes. Bolognini-Pasolini : une collaboration sous le signe du scandale. L'éducation sentimentale selon Bolognini. Mauro Bolognini et la tradition calligraphique. De "Carosello" à Dumas. Le brouet de Satan, "Grand bollito".