Les "Ecoles historiques" à l'épreuve de Gabriel Monod
un historien célébré et méconnu
Bulletin : Revue historique 664 - octobre 2012
01 octobre 2012
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Numéros de page :
13 p. / p. 789-801
A l'occasion du centenaire de la mort de Gabriel Monod, cet article s'attache à éclairer le paradoxe apparent de sa fortune. Pour tous les récits autorisés de la construction de la profession d'historien en France, Monod est une figure centrale, l'un des deux pères tutélaires de "l'école méthodique" avec Ernest Lavisse. Pourtant, derrière ce rôle majeur transparaît une relative désaffection : tous les indicateurs révèlent qu'au regard de l'intérêt fort pour Lavisse ou Seignobos Gabriel Monod n'est évoqué qu'avec parcimonie, cité plutôt que lu. Marc Bloch déjà, dans l'"Apologie", ne lui laisse pas de place quand Mabillon, Fustel et Seignobos sont cités. Pour éclairer cette situation paradoxale l'histoire de la relation privilégiée de Monod avec l'oeuvre de Michelet est essentielle. Tout d'abord son attrait pour elle marginalise sa production, quand l'intérêt pour Michelet s'estompe au début du XXe siècle. Sa passion pour l'homme et l'oeuvre apparaît en contradiction avec ses principes ou bien fait de lui un marginal au regard des "méthodiques". Cependant, l'article conclut dans un sens différent et avance l'idée que le sort intellectuel de Monod met en lumière les limites de pertinence, voire l'inadéquation de la notion "d'école historique" pour rendre compte de l'histoire de l'historiographie.
Note Générale : Fait partie d'un dossier de 3 articles consacré à Gabriel Monod.