Parfois proche d'une espèce de griot moderne, Bernard-Marie Koltès oscille entre violence et lyrisme, références mythologiques et réalisme brut, et ses pièces s'emparent de l'amour, thème éculé, sur le mode sociologique et désillusionné du troc et nous proposent néanmoins des personnages rongés par un puissant besoin d'affection, exilés, à deux pas du réel, mis au ban de la société, des personnages tenus par une écriture de la métaphore vive, riche de monologues irrespirables ou volontairement minimalistes, laconique et tranchante, une écriture ciselée, digne d'un poète, d'un adorateur de Paul Claudel et d'Arthur Rimbaud.