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Ambiguïtés du genre western

01 mai 2021
Auteurs
Numéros de page :
pp.457-466
Le western est-il un genre ? Il se distingue des autres types de films par sa forme hyper-codifiée, régie par des règles en apparence très simples, facilement reproductibles. Genre mineur, donc, relevant, sauf exception, de la série B, il n’acquerrait ses lettres de noblesse, en de rares occasions, qu’à partir du plus humble terreau, à l’instar du roman policier. D’où, pour la critique, une série de problèmes : sa légitimité face au genre western n’est-elle pas fragilisée par la modestie même de son objet ? N’incline-t-elle pas à parler du western avec une nonchalante insouciance et en s’autorisant plus de facilités qu’avec d’autres genres filmiques ? Quand Ninon Grangé analyse "La Prisonnière du désert", est-ce que j’ai seulement en vue ce film-là ou le western en général ? "Rivière sans retour" déborde-t-il le genre western pour participer d’autres genres ? "Winchester 73" est-il un chef-d’oeuvre parce qu’il répond aux règles du genre ou parce qu’il les transgresse ? Se pourrait-il qu’on ne puisse parler d’un « genre » western qu’à partir du moment où le western s’affiche critique de lui-même, avec Sergio Leone ou Sam Peckinpah par exemple ? "Politique du western" contourne ces interrogations en adoptant le point de vue personnel d’un amoureux du western : Gérard Mairet ne cache pas ses préférences et ne commente que des chefs-d’oeuvre ; et s’il aborde la question générique, c’est seulement pour affirmer que le western est un genre "politique", à la fois par essence et en raison de son histoire.