Depuis son premier long métrage, "Augustine" (2012), "Positif s'intéresse au parcours singulier d'Alice Winocour, qui mêle l'originalité de ses projets et de leur traitement (une forme de radicalité frontale voire brutale) à une vraie confiance dans le pouvoir de la fiction (le récit, les stars, les genres). Après l'audacieuse réussite de "Proxima" (2019), "space movie" intimiste à la française avec Eva Green et Matt Dillon, elle a galvanisé le public de la Quinzaine des réalisateurs à Cannes avec son quatrième opus, "Revoir Paris". Non pas « un film sur les attentats du 13 novembre », mais l'évocation libre et subjective d'un traumatisme personnel, qui confirme en outre son grand talent de directrice (on préférerait le mot « accompagnatrice ») d'acteurs : Virginie Efira, Benoît Magimel et Grégoire Colin en tête, mais jusqu'au rôle le plus infime, car c'est un film choral. Il en résulte une oeuvre sur la mémoire individuelle et collective, celle des images et des sons partagés, donc un peu sur le cinéma lui-même. Elle s'en explique de façon sensible et percutante dans le premier entretien qu'elle nous accorde... il était grand temps ! Sommaire. On se prend la main, la critique du film. "Entre le monde des morts et le monde des vivants", entretien avec Alice Winocour.