Les accusations visant l'abbé Pierre, et auparavant le comédien Édouard Baer, montrent une fois de plus que les affaires de violences sexuelles ne se jugent pas toujours au tribunal. Pour les partisans de ces "procès" très publics, les médias ne font que pallier les dysfonctionnements de la justice. Pour leurs détracteurs, au contraire, sortir du cadre juridique nuit aux droits de la défense. Deux avocates aux points de vue opposés en débattent pour "Marianne": d'un côté, Violaine De Filippis-Abate, auteure du livre "Classées sans suite" (Payot et Rivages, 2023). De l'autre, Fanny Colin, qui défend notamment le cinéaste Christophe Ruggia, mis en cause par l'ex-actrice Adèle Haenel.