Qu'il siège aujourd'hui parmi les mangakas les plus respectés relève presque du miracle. Taiyo Matsumoto a longtemps lutté pour ne pas finir éjecté de la mécanique éditoriale nipponne. De Katsuhiro Ôtomo à David Prudhomme, on ne compte plus les figures majeures ayant fait l'éloge de cet artiste singulier et qui s'est perpétuellement réinventé. Son dernier manga, "Tokyo, ces jours-ci", marque une nouvelle étape : la colère et la noirceur de ses débuts, trente ans plus tôt, semblent bien lointaines à la lecture de ce tableau apaisé des affres de la création.