Imagerie CT des syncopes
apport diagnostique et habitudes de prescription
Bulletin : RMLG. Revue médicale de Liège novembre 2022
01 novembre 2022
Numéros de page :
9 p. / p. 655-663 : ill. en coul.
La syncope est un motif fréquent d’admission aux Urgences. La réalisation d’une imagerie encéphalique n’est, théoriquement, pas recommandée. Après exclusion de critères évocateurs d’une étiologie non syncopale, nous avons rétrospectivement inclus 206 patients ayant passé un CT cérébral entre décembre 2020 et juillet 2021 au CHU de Liège pour perte de connaissance brève. Nous avons sondé les médecins impliqués dans le service des Urgences concernant leur habitudes de prescription. L’apport diagnostique du CT est de 1 %. Un contexte oncologique est associé aux résultats iconographiques pathologiques (odds ratio 84,1; p = 0,005). L’angio-CT cervical ne permet que la mise en évidence d’incidentalomes au prix d’une majoration de l’irradiation. Une minorité (6,6 %) de prescripteurs a systématiquement recours à l’imagerie. La radioprotection est jugée importante par seulement 10 % des intervenants les moins expérimentés et l’obligation de moyens est parfois avancée comme justification de prescription. Des critères décisionnels prospectifs (exclusion d’éléments évocateurs de pertes de connaissance non syncopales, âge et contexte oncologique) permettraient de réduire le nombre d’examens inutiles. La radioprotection est trop souvent négligée par les prescripteurs les moins expérimentés. L’obligation de moyens ne doit pas être confondue avec des comportements de réassurance dans le cadre de la médecine défensive.
Note Générale : Bibliogr. p. 662-663