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Olivier Jobard, photographe de l'exil

01 octobre 2024
Auteurs
Numéros de page :
pp.108-112
Nous sommes en 2000. Olivier Jobard répond à une commande d'un magazine féminin et se rend sur la Côte d'Opale. Sous un hangar, il découvre des exilés bosniaques, irakiens, tchétchènes. Ces nationalités ne lui sont pas inconnues : pendant dix ans, il a vu ces peuples en pleine guerre, appareil photo à la main. Assis au milieu d'eux dans des campements de fortune, il observe, parle, écoute. Des noms de villages lui sont familiers. Les yeux de ses interlocuteurs s'écarquillent. On lui demande des nouvelles du pays, on le presse d'interrogations. « Et la mosquée, elle est encore là ? Et mes parents, tu les as vus ? » Il se trouve face à des êtres humains, non face à des hordes anonymes comme ils apparaissaient souvent dans les médias. Ces échanges le bouleversent. De ce moment-clé date l'envie de comprendre les questions migratoires.