L'histoire d'amour de Positif avec Pedro Almodovar remonte à ses débuts, quand nous défendions, en 1987 (n° 317-318), le premier de ses films distribués en France, "Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ?", alors qu'il était encore un inconnu chez nous. Un an plus tard, suivait un premier entretien à l'occasion du diptyque "Matador" et "La Loi du désir", puis de nombreux autres à partir de "Tout sur mo mère" (1999), qui a marqué un tournant dans sa filmographie. Lors de notre rencontre pour la sortie de "Douleur et Gloire" (no 699) en mai 2019, il expliquait avoir amorcé avec "Julieta" (2016), son précédent film, un nouveau virage vers davantage de sobriété, qui se confirme avec "La Chambre d'à côté", récompensé du Lion d'or à la dernière Mostra de Venise. A travers ce compagnonnage de deux amies sur le seuil de la mort, qui cite volontiers "Persona" d'Ingmar Bergman et "Gens de Dublin" de John Huston, Almodovar en état de grâce propose le plus vivant et le plus harmonieux des films de chambre, en épurant tout ce qui fait l'essence de son cinéma : la proximité avec ses actrices (Tilda Swinton et Julianne Moore enthousiasmantes), comme le travail sur le corps et l'espace, avec toujours cette palette de couleurs chatoyantes qui renvoie à l'utilisation de la musique de son fidèle Alberto Iglesias. Un film-somme qui valait bien un dossier pour en explorer tous les recoins. Sommaire. Ça n'arrivera plus, la critique du film "La Chambre d'à côté". « Un sentiment plus fort que l'amour », entretien avec Pedro Almodovar. Corps souffrant et pouvoir médical. La palette actorale. Détache-moi. Quand le cinéma d'Almodovar se met à danser. « Une contagion mutuelle, au fil des ans », entretien avec Alberto Iglesias, compositeur. Scènes de cuisine. Le temps retrouvé, la critique des récits de Pedro Almodovar « Le Dernier Rêve ».