Ses oeuvres hypnotiques, chamarrées et tournées vers l'émancipation des femmes, sont restées longtemps méconnues. La plasticienne Judy Chicago, 84 ans, prend enfin sa revanche avec deux grandes expos à Arles et à Londres.

Cet entrepreneur-collectionneur a réussi une belle hybridation de sa passion – l’art, version plutôt contemporaine – avec le business. Avec au passage quelques occupations généreuses pour le mécénat "non-profit".

La nomination, en novembre, de Pietrangelo Buttafuoco à la tête de la Biennale de Venise, dont l'édition consacrée aux arts plastiques s'ouvre le 20 avril, a plongé le monde de la culture italien dans un abîme de perplexité. Intellectuel estimé, anticonformiste converti à l'islam, l'insondable Sicilien est aussi un ancien cadre d'un mouvement postfasciste et un soutien de la présidente du conseil, Giorgia Meloni. Le profil idéal d'une extrême droite décidée à contester l'hégémonie de la gauche sur les arts et à instaurer un "nouvel imaginaire italien".

A l’occasion de son soixantième anniversaire, le temple de la création avant-gardiste des années 1960 inaugure une extension où sera exposée sa collection permanente. Chorégraphes, créateur de mode, DJ et stars du rock ou de la chanson participent aussi au renouveau de ce lieu mythique de Saint-Paul-de-Vence.

La galerie Max Hetzler évolue en toute discrétion depuis 50 ans. Désormais présente dans quatre villes (Berlin, Paris, Londres, Marfa), elle est devenue l'une des enseignes les plus prestigieuses de l'écosystème du marché de l'art international, portant de passionnantes pages de l'histoire de l'art du 20e siècle. Entre longues fidélités et goût très sûr, de l'art conceptuel à la peinture, la galerie compte aujourd'hui une soixantaine d'artistes, historiques autant que jeunes pousses, dont le Belge Rinus Van de Velde qu'elle présente cette rentrée à Paris (7 sept-5 oct. 2024).

L'Indonésien Jompet Kuswidananto a fait de l'histoire violente de son pays et de sa mémoire, des croyances et de leur pouvoir d'émancipation, la matière d'une oeuvre polymorphe et théâtrale.

Doté d'une énergie créatrice hors norme, Pascale Marthine Tayou parcourt le monde au gré de ses expositions avec une curiosité visuelle aux aguets. Les objets glanés ici et là sont entreposés dans son atelier pour nourrir une oeuvre éblouissante.

Du Bordelais à la Provence, en passant par la Champagne, les plasticiens les plus reconnus s'invitent dans les vignobles français pour un réjouissant kaléidoscope.

De la biennale de Venise à celle d'Istanbul, de la Fiac à toute une constellation d'événements à travers le monde, jeunes talents et figures tutélaires ont illuminé l'année de leurs oeuvres. Sélection éclectique de trois critiques d'art et/ou commissaires.

Plus qu'une rétrospective, "Christian Boltanski. Faire son temps", présentée au Centre Pompidou jusqu'au 16 mars 2020, est conçue comme une vaste déambulation au coeur d'une cinquantaine d'oeuvres, une "suite de séquences marquant les étapes et les métamorphoses du propos de l'artiste", précise Bernard Blistène, commissaire de l'exposition.

C'est l'histoire, emballante, d'un jeune Bulgare exilé et d'une Française de très bonne famille. Le centre Pompidou leur rend hommage, et ça aussi c'est emballant. Récit.