L’innovation ! Serait-elle le secret qui garantira la croissance et les emplois ? Ou même la clé permettant de sauver la planète et le capitalisme ? La recette miracle en vue de maintenir notre mode de vie en dépit des crises sociale et écologique ? L’innovation permettrait donc de régler la question économique facilement. Mais cette vision d’avenir radieux remplit surtout la fonction de sauvegarder un ordre néolibéral en crise profonde.

De l'ENS Lyon à Paris-VIII en passant par Aix-Marseille Université ou Toulouse Jean-Jaurès, l'adhésion aux théories postmodernes (queer, genre, décolonialisme... ), souvent venues des Etats-Unis, gagne les facs. Avec l'ambition de "déconstruire" les humanités, chercheurs militants et étudiants mènent une bataille intellectuelle tenue pour contestataire. Mais l'est-elle vraiment ?

Des conférences annulées, des élèves menacés pour des actes ou opinions non conformes au "politiquement correct" d'une gauche moralisatrice. Dans les facs, la lutte contre les inégalités et le capitalisme s'est progressivement effacée devant la chasse aux discriminations et "phobies" plus ou moins avérées. L'article est complétée par l'interview de Patrick Marcolini, philosophe et professeur à l'université de Montpellier intitulée "Les concepts de la gauche postmoderne accompagnent le néolibéralisme".

Les faits sont connus : au sommet du corps social, à la pointe de la pyramide des revenus, au cœur des beaux quartiers et dans les alcôves des lieux de pouvoir, une petite bande de grands fortunés se met super bien. Sur le dos du reste de l’humanité, et aux dépens de l’habitabilité de la planète, doit-on s’empresser d’ajouter. Cette infime minorité de privilégiés, plutôt douée pour duper son monde sur les questions écologiques ou pour se ménager des portes de sortie, ne saurait cependant perdurer et prospérer sans toute la valetaille disposée à servir ses intérêts.

L'essayiste et conseiller livre un regard sans concession sur le déni économique, Emmanuel Macron, Donald Trump ou encore l'immigration.

D'un côté, des partis qui ne se préoccupent que du choc des « valeurs » ; de l'autre, un centre qui ne promet que la maximisation du PIB : voici l'impasse où nous sommes, selon Augustin Landier et David Thesmar.

Si les problèmes sont parfois pointés avec pertinence, les solutions proposées s'avèrent souvent dangereuses, à droite comme à gauche.

La démocratie va mal. Ce serait la faute des institutions, des réseaux sociaux, de l’individualisme. De la « radicalité des extrêmes », voire de l’impuissance devant la violence économique, qu’il faudrait adoucir. Or le capitalisme se fonde sur la division entre l’économique et le politique, ce qui le rend fondamentalement antidémocratique.

Le libertarien Javier Milei est devenu président de la République en Argentine. Converti à l’anarcho-capitalisme, il a connu un succès médiatique avec ses déclarations outrancières, avant de trouver un écho dans une population affectée par la crise économique.

Un nouveau président, un nouveau champ de bataille pour les idées. Selon ce quotidien espagnol, l’arrivée au pouvoir d’un chef d’Etat se revendiquant philosophe a bousculé les schémas traditionnels du paysage intellectuel français.

Encore inconnu du grand public, le nouveau ministre de l'Economie et des Finances est un rocardien historique. Sa mission ? Trouver un compromis avec les partis de gauche pour faire adopter un budget et éviter la censure du gouvernement Bayrou.

Simon Johnson vient de remporter, avec ses collègues Daron Acemoglu et James A. Robinson, le prix Nobel d'économie. La conclusion de leurs recherches sur la croissance : "Si Elon Musk devient encore plus riche, je ne pense pas que nous pouvons appeler cela le progrès."