Le successeur de Cristina Kirchner a confirmé son ascendant dans les urnes lors des récentes élections législatives. Pour un fidèle du président argentin, le pays tourne ainsi une page de son histoire. Interview.

Promesse d'un Etat providence au Chili, crise de la dette en Argentine. Les deux pays semblent être à un tournant économique dans un sous-continent marqué par des années de néolibéralisme et de dictature. Pourtant, les modèles sont différents. Buenos Aires a négocié avec le Fonds monétaire international (FMI) pour éviter le défaut de paiement, et les Chiliens ont élu comme président, le 19 décembre 2021, Gabriel Boric, figure du mouvement de contestation étudiant de 2011.

La crise qui a éclaté entre le président argentin et sa vice-présidente, au lendemain de primaires, augure mal du succès de la coalition au pouvoir aux élections législatives partielles du 14 novembre 2021.

Au pouvoir depuis bientôt cent jours, le président doit renégocier la dette pour préserver la cohésion sociale. Une mission délicate.

Le 19 novembre 2023, à la surprise générale, l'économiste ultralibéral d'extrême droite Javier Milei était élu président de l'Argentine face au candidat de centre gauche, Sergio Massa. Enlisés dans une crise économique et politique sans fin, les Argentins ont donc tranché en faveur du programme choc de ce "Trump de la pampa", climatosceptique et complotiste, associant dollarisation et libéralisation extrême de l'économie, fermeture de la Banque centrale, suppression de nombreux ministères, privatisation des principales entreprises publiques, etc.

Après l'euphorie, le fantasque président se retrouve minoritaire au Parlement et contesté par la rue. Peut-il gouverner ?

Le soulèvement des "gilets jaunes" français suscite l’admiration de larges fractions de la population argentine. La politique menée par le président conservateur Mauricio Macri, au pouvoir depuis 2015, a fait monter en flèche les prix de l’énergie et des produits de première nécessité. Alors que la pauvreté augmente, la colère sociale couve sans provoquer d’explosion. Jusqu'à quand ?

L'économiste ultralibéral Javier Milei a été élu triomphalement à la tête d'un pays gangrené par une inflation hors de contrôle.

L’élection de cet ultralibéral à la tête du pays, le 19 novembre 2023, traduit le discrédit de la classe politique traditionnelle. Mais il ne s’agit pas d’un “chèque en blanc”, prévient ce quotidien conservateur.

L’homme qui avait promis de tourner la page du "populisme" a précipité l’Argentine dans une crise économique. L’échec de M. Mauricio Macri devrait faciliter le retour aux affaires des péronistes lors de la présidentielle du 27 octobre 2019. Héritant d’un pays dévasté, le tandem singulier qui prendrait alors la tête du pays aurait à unir son camp, traversé de divisions.

Pouvoir rémunérer ses salariés en lait ou en viande ? La « liberté » telle que l’entend le nouveau président argentin, M. Javier Milei, enchante le secteur privé ; moins les électeurs qui ont cru à ses recettes pour en finir avec la crise. Ceux-là découvrent le sens de sa promesse d’« éradiquer la caste » : servir l’oligarchie. Entre la rue et l’homme à la tronçonneuse, la bataille ne fait que commencer.

L’imbrication des conflits armés et des effets du réchauffement climatique a bouleversé les équilibres planétaires. Dans ce contexte, le national-populisme progresse, avec ses régimes autoritaires. Mais en Ukraine, en Argentine, à Gaza, aux États-Unis, des citoyens se mobilisent pour un monde plus juste et plus solidaire. Ce dossier leur est consacré. Sommaire. Tour du monde des résistances. En Palestine le peuple lutte pour son avenir. Argentine. Braver la haine. « Ma vie dépend de ce qui se passe sur le front ». Aux États-Unis, ceux qui veulent mettre Trump 'out'.