Drones, snipers, piratage numérique... Depuis le 11-Septembre, le cinéma s'est emparé des nouvelles armes de la guerre. Il les manie avec tant de justesse qu'il révèle parfois des dérives dérangeantes.

Lors de la sortie d'"Apocalypse Now" en 1979, on fustigeait le spectacle-roi cher à Hollywood. Etait-ce moral de massacrer des paysages des Philippines, de passer des forêts entières au napalm pour les besoins d'un film ?

A l'occasion du centenaire de 14-18 ressortent "A l'Ouest rien de nouveau" de Lewis Milestone et "Les Croix de bois", chef-d'oeuvre oublié de Raymond Bernard.

Dans les mois qui viennent, une vingtaine de films sont attendus qui s'en prennent plus ou moins de front à la guerre en Irak, à la politique antiterroriste de l'administration Bush et aux mensonges d'Etat. Une révolte ? Non, une révolution, assurent des réalisateurs.

Dans la vallée d'Elah de Paul Haggis et Redacted de Brian de Palma sont, parmi d'autres, deux films qui témoignent de la capacité américaine à s'emparer par la fiction de la situation irakienne. Mais ces films montrent aussi, après le traumatisme des photos d'Abou Ghraib, que les images du cinéma ne sont pas isolables de la circulation folle des images dans l'information et à travers les réseaux numériques.