Malgré l'ampleur des moyens déployés par l'armée israélienne du Sud-Liban, le dispositif militaire du Hezbollah est presque intact après deux semaines de combats. Et ce sont les civils qui portent tout le poids de la guerre.

Alors que des perspectives de refondation d'un Etat libanais indépendant étaient en vue depuis le départ des Syriens, l'attaque israélienne de cet été remet le Liban sur le fil. Si l'envergure de l'action de Tsahal a contraint une grande partie de la société à un soutien tacite du Hezbollah, celui-ci devra clarifier sa stratégie, entre intégration politique et action militaire.

Fort du réseau d'écoles et d'institutions sociales mis en place au sud du pays pour assurer la relève d'un état défaillant, le Hezbollah, qui dispose déjà de douze députés au Parlement de Beyrouth, est prêt à participer au jeu démocratique. Mais n'entend pas pour l'instant renoncer à sa milice armée...

C'était le 15 juillet 2006 sur une route du Sud-Liban. Un convoi de civils est pris pour cible par un hélicoptère israélien. Bilan : 21 morts et plusieurs blessés. Pourquoi ces villageois inoffensifs ont-ils été visés ?

Les frappes aériennes et l'offensive terrestre lui ont sans doute porté des coups sévères. Mais, en plus d'un mois de combats, jamais l'armée israélienne n'est parvenue à mettre en déroute la guérilla islamique.

C'est probablement pour aider son protecteur et modèle iranien, en difficulté aux Nations unies sur le dossier nucléaire, que le Hezbollah a choisi de réchauffer un front tiède depuis six ans. Et c'est sans doute pour rétablir une capacité de dissuasion indispensable à la stratégie de retraits unilatéraux du gouvernement Olmert qu'Israël inflige au Liban une punition qui le ramène vingt ans en arrière.

Qui doit garder la frontière avec Israël : l'armée libanaise ou le Hezbollah qui contrôle le Sud-Liban ? Six ans après le retrait israélien, personne à Beyrouth ne semble prêt à imposer un désarmement de la milice chiite.

Incontournable au Liban, le chef du Hezbollah est aussi devenu la nouvelle icône du monde musulman. Pourquoi exerce-t-il une telle fascination, y compris chez ses ennemis ? Qui est-il et que veut-il vraiment ?

Allié à une partie des chrétiens, le "Parti de Dieu" chiite, fort de ses liens avec la Syrie et l'Iran, cherche depuis deux mois à provoquer la chute du gouvernement libanais. Le pays va-t-il sombrer une nouvelle fois dans la guerre civile ?

Suite à la mort le 18 avril 1996, de plus de cent civils libanais venus se réfugier dans un camp de l'Onu, après le déclenchement de l'opération "Raisins de la colère" par l'armée israélienne, une enquête a permis de clarifier les responsabilités...