L'ancienne colonie britannique craignait la rétrocession à la Chine populaire. La Région administrative spéciale conserve ses atouts, mais poursuit sans grand espoir sa quête de démocratie.

Dopée par le boom asiatique hier, menacée par la déprime aujourd'hui, l'économie du territoire est un miroir. C'est ici que les crises des pays voisins se sont donné rendez-vous.

Chômage en hausse, marché immobilier en chute libre, menaces sur les libertés : six ans après la rétrocession du territoire à la Chine, la colère monte contre les dirigeants choisis par Pékin.

L'effondrement boursier et les faillites en cascade qui ont frappé la plupart des pays asiatiques n'ont pas épargné Hongkong, entré dans le giron de la Chine en 1997.

Hong Kong, centre de commerce prospère et intermédiaire entre la Chine et les investissements étrangers, joue depuis longtemps un rôle important dans le développement économique du continent. Les échanges entre Hong Kong et la Chine continentale ont été réactivés et renforcés depuis le lancement des réformes en Chine en 1978, notamment en 2003 grâce aux accords du CEPA (Closer Economic Partnership Arrangement) qui lèvent les obstacles au commerce et à l'investissement de part et d'autre de la frontière, permettant aux entreprises hongkongaises de faire plus facilement des affaires en Chine.

Comment Pékin peut-il se sortir de l'impasse démocratique à Hongkong ? Les manifestations - les plus importantes depuis la rétrocession de cette ex-colonie britannique à la Chine - ne faiblissent pas, malgré la répression. Les Hongkongais réclament l'élection au suffrage universel du chef de l'exécutif. Les dirigeants chinois en acceptent le principe... à condition de pouvoir sélectionner les candidats.

Maintien des libertés et libéralisme économique, d'une part, précarité accrue et processus démocratique suspendu, d'autre part... Si, en 1997, le destin du nouvel Hong Kong chinois sucitait toutes les inquiétudes, le bilan, en 2002, se révèle moins tragique, mais beaucoup plus inattendu.