Plus l'échéance présidentielle approche et plus la cohabitation tourne à la confrontation.

Un mot a suffi pour déclencher sur place un déluge de pierres et, à Paris, une tempête politique. Mais la bataille sur les prérogatives de l'Elysée et de Matignon apparaît surout comme le prélude de la guerre à venir : celle de l'élection présidentielle.

L'argent coule à flots dans les caisses de l'Etat, les entreprises investissent, les Français consomment.

En prenant le risque de remettre en selle son rival, le Premier ministre a montré qu'il a fait sienne la devise de Mitterrand : rassembler d'abord son camp à la veille des échéances électorales.

La presse économique applaudit, Chirac admet : "ça tient la route", l'opposition dénigre sans trop y croire. Quant à la gauche, elle a vite compris qu'être plus jospiniste que Jospin était une situation inconfortable.

Cette fois, on peut dire que la France parle d'un seule voix. Le président comme le Premier ministre réclament tous deux la paternité de la réforme.

Le Premier ministre peut être fier de son bilan. Et il l'est. Un peu trop ? C'est ce que lui reproche l'opposition, alors que ses proches mettent en avant son incontestable succès économique et politique.

Treize personnalités du PS, dont Lionel Jospin, forment la nouvelle équipe chargée par Ségolène Royal de promouvoir son "pacte présidentielle".