Lorque les hommes cessent d'être égaux mais deviennent rivaux, quand au lieu de bâtir la société, les citoyens la subissent, lorsque les hommes et les femmes sont au service de l'économie et non l'économie au service des gens, une société fout le camp. Dans le cas du Royaume-Uni, cela s'est passé il y a un moment déjà, nous dit Ken Loach, et son dernier film nous en présente les dégâts. La logique implacable du libéralisme s'incarne ici dans le parcours absurde de Daniel, un menuisier honnête et travailleur dont on apprend que, victime d'un infarctus, il a l'interdiction de travailler.

En raison de son faible volume de production, sans doute, ou de la "fuite des cerveaux" vers le grand frère américain, l'industrie du cinéma britannique est souvent - et injustement - passée sous silence. Pourtant des réalisateurs tels que Ken Loach, Mike Leigh ou Stephen Frears, présents à Cannes cette année, y poursuivent avec ténacité une oeuvre décapante...

"Ladybird", nouveau film du cinéaste anglais le plus combatif, est de la même trempe que son mythique "Family life"...

Dans "Sweet Sixteen", Ken Loach filme au plus près l'histoire d'un ado écossais en rébellion contre son environnement social.