Ils sont 800, logés, nourris, rémunérés, protégés par l'Etat italien. En échange, ils doivent tout dire sur leur ancien employeur, la Mafia.

La commémoration de l'attentat contre le héros de l'anti-Mafia est l'occasion d'une mobilisation sans précédent. Même le pape s'y est mis. Mais les "hommes d'honneur" n'ont pas dit leur dernier mot...

Dix ans après l'assassinat du juge Falcone, faut-il prendre au sérieux l'appel d'un boss de Cosa Nostra qui propose à l'Etat italien de mettre fin aux activités de l'organisation criminelle.

Tous les hommes étant en prison, c'est Giusy Vitale, une Sicilienne de 33 ans, qui a pris la tête de l'Organisation à Partinico, près de Palerme. Elle a fait le travail, comme un homme.

C'est en échangeant, depuis sa bergerie, des centaines de messages avec les membres de l'organisation que don Bernardo a dirigé pendant treize ans la Mafia sicilienne.

Les petits papiers de Provenzano ont parlé. Décryptés par les policiers, les messages qu'il échangeait avec ses "hommes d'honneur" révèlent une "nouvelle mafia".

S'il n'en reste qu'un, ce sera celui-là : "Binnu" Provenzano, dernier grand boss de Cosa Nostra en liberté. Mais autour de lui le cercle se resserre.

Le numéro un de Cosa Nostra est en cavale depuis 1995. Dans la clandestinité, l'assassin et trafiquant de drogue s'est reconverti en homme d'affaires qui fait prospérer la province de Trapani. La brigade antimafia désespère de l'arrêter un jour

Incarcéré en Italie, depuis vingt-trois ans, pour une trentaine de meurtres, l'auteur de "Malerba" est devenu écrivain à succès. Rencontre au parloir de la prison de Sulmona.

Les quatre organisations mafieuses italiennes sont des entités politiques séculaires qui contrôlent un territoire par l'application d'une violence systématique. Elles accumulent des capitaux et infiltrent l'économie légale. Sans cesse à la recherche du consensus social, elles forment avec leur complice un corps social criminel, la bourgeoisie mafieuse, qui conditionne fortement la vie politique. L'Etat de droit italien n'a de cesse d'endiguer cette concurrence.

Dans la capitale de Cosa Nostra, Ninetta, femme du parrain Toto Riina, et Pippo, édile anti-mafieux qui a juré de débarrasser sa ville de l'emprise des familles, ne se font pas la guerre. Bizarre.