Un mois après le début de la guerre, les bombardements sont quotidiens sur l’Ukraine. Marioupol, ville martyre coupée du monde, est devenu le symbole d’un conflit qui touche particulièrement les civils. Mais que savent vraiment les Russes de la situation, alors que Vladimir Poutine a mis le pays sous cloche et fait taire de nombreux médias ? Si certains ont déjà choisi l’exil, comment réagissent ceux qui restent face à une économie qui commence à souffrir des sanctions de l’Occident ?

Les images de désolation, de destruction et de cadavres désarticulés jonchant le sol ont envahi les écrans du monde entier après le départ des forces russes de la banlieue de Kiev. Cela pose une question majeure : comment avancer dans les négociations quand de possibles crimes de guerre ou contre l'humanité sont imputés à l'un des deux protagonistes ? Sommaire. Après Boutcha, comment faire la paix avec Poutine ? Marioupol apocalypse. "Les Russes ? On a l'habitude ! "

Après un mois et demi de combats acharnés, la bataille de Marioupol semble sur le point de se terminer. L'aciérie Azovstal, où se trouvent quelques milliers de soldats ukrainiens, est assiégée. Notre reporteur a pu s'approcher du front, côté russe, où l'armée de Vladimir Poutine, appuyée par des combattants tchétchènes, tente de prendre cette dernière poche de résistance ukrainienne, ultime verrou avant l'offensive prévue dans le Donbass.

Comme l'écrit Cédric Gras dans le récit poignant qu'il consacre à la « ville de Marie » (elle tire son nom de ses lointaines origines grecques) - « Marioupol n'aurait jamais dû devenir célèbre à travers le monde. Elle n'est ni Kiev, ni Odessa, ni Lviv. Elle n'était guère renommée pour son architecture ou même son bord de mer. On ne se souviendra de Marioupol qu'en raison de la bataille du même nom et des destructions. Les barres de béton éventrées, l'usine Azovstal bombardée, le port industriel, le minerai tombant dans les vagues. » Sommaire. Loin du frivole. Soleil et mer.

La présence hellénique sur les bords de la mer Noire remonte à des millénaires. Au gré des migrations, les communautés grecques ont participé à la fondation de plusieurs villes ukrainiennes, comme Odessa ou Marioupol.

Occupée par la Russie, la ville martyre ukrainienne est présentée par le Kremlin comme une vitrine de la reconstruction du Donbass.

Le reporter de guerre Mstyslav Chernov a filmé au péril de sa vie le siège et la destruction de la ville ukrainienne par les Russes, au début de 2022. Le film poignant qu’il en a tiré témoigne de son effroyable martyre.

Depuis l’annexion de la Crimée, en 2014, la stratégique ville de l’est de l’Ukraine se dérobait a la convoitise de Vladimir Poutine. Le maître du Kremlin s'en est finalement emparé, en mai 2022, au terme de 80 jours de carnage et au prix d'une destruction quasi totale. Au milieu des décombres, les habitants qui ont échappé aux bombes et à la déportation observent, impuissants, l’occupant effacer méthodiquement les traces de ses crimes.